Résumé de la 2e partie n La découverte d'un oiseau, une sorte de choucas, près de la victime, intrigue, surtout qu'on dit qu'il est mort d'une indigestion de sang… Mais rien ne sort de cette masse d'interrogatoires et de recherches. Anna est enterrée et ses parents fleurissent sa tombe en se demandant ce qui a bien pu arriver. Au bout de six mois l'enquête n'a pas avancé d'un pas. La presse s'intéresse à d'autres affaires. Et personne ne s'est spontanément présenté à la police pour dire : «Je suis l'homme à la bicyclette bleue, je vais vous expliquer les choses.» Avril 1920, des péniches glissent lentement sur les canaux hollandais. Parfois, il faut attendre pour que les éclusiers effectuent leur manœuvre. Jeff Mergrow est à la barre de sa péniche et il remorque une autre barge chargée de charbon. Il doit le livrer à la fabrique de porcelaine de Zwolle, celle-là même où travaillait la pauvre Anna. En ralentissant devant l'écluse, Jeff voit que le filin qui relie la péniche à la barge mollit et plonge dans l'eau glauque du canal. Au moment où les deux lourdes embarcations se remettent en mouvement le filin se tend à nouveau. L'éclusier pousse un cri : — Jeff, t'as quelque chose d'accroché à ton filin. Effectivement, une sorte d'objet métallique sort de l'eau. Malgré les plantes aquatiques qui y sont attachées on distingue un vélo. Une fois sur le pont de la péniche, le vélo, quoique rouillé, se révèle être bleu. Il possède des sacoches de cuir. Dans les sacoches un étui de revolver et des balles. Certaines sont des balles réelles et d'autres des balles à blanc. La police constate que les balles sont du 11,5 mm et cela réveille l'affaire Anna Schneider. Mais il n'y a aucune plaque d'identification sur l'engin. L'inspecteur Konig, qui reprend le dossier, donne des ordres : — Dépiautez-moi cette bicyclette. On arrivera peut-être à trouver un indice précis. Effectivement, sur le pédalier, on découvre un numéro : A1345-9. Comme le vélo porte, en lettres dorées, la signaturedu fabricant - la maison Voegel -, on finit par identifier le marchand de cycles qui l'a acheté à l'usine au début de 1919 et revendu sans doute depuis. Ce commerçant est un homme d'ordre, qualité hollandaise s'il en est... — Attendez, je vais consulter mes registres. A-1345-9 c'est, dites-vous, une bicyclette du lot que j'ai vendu au début de 1919... Ah, nous y voilà ! Le client est un certain George Van Meulen, à Devendam. Devendam n'est pas une grosse agglomération et George Van Meulen y est plus qu'honorablement connu. Il est professeur de musique au collège de la ville, ancien élève de l'école royale de Leyde, ancien officier, revenu de la guerre avec une médaille pour sa brillante conduite au front. Il ouvre sa porte sans méfiance. — Messieurs, c'est à quel sujet ? — Police criminelle. Nous enquêtons au sujet du meurtre d'une certaine Anna Schneider. Ce nom vous dit quelque chose ? Van Meulen invite les policiers à entrer. Il est en train de donner une leçon de piano à une jeune fille auprès de laquelle il s'excuse de devoir interrompre son enseignement. — Anna Schneider ? Mais non, ce nom ne me dit rien. Il faut dire qu'il doit être assez courant aux Pays-Bas. S'agirait-il d'une de mes anciennes élèves ? (à suivre...)