Le trafic d'êtres humains en Europe rapporte environ 2,5 milliards d'euros par an aux organisations criminelles qui forcent la plupart des 140 000 victimes à la prostitution, a annoncé hier l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc) «Ces victimes sont prisonnières d'un cercle vicieux de violence, d'abus et d'asservissement dans toute l'Europe, sans signe de recul du nombre de victimes», poursuit l'Onudc. Le fort taux de renouvellement - 50% - signifie que 70 000 nouvelles personnes sont victimes des trafiquants d'êtres humains tous les ans. Quelque 84% des victimes sont exploitées dans le milieu de la prostitution. «Les victimes sont en général trompées, leurrées ou forcées à se mettre au service de trafics illicites qui soumettent et emprisonnent leurs victimes dans une bulle de répression et d'abus d'où il est difficile de sortir», a encore indiqué l'Onudc. Plus de la moitié des victimes sont originaires des Balkans et de Russie, même si dans certains pays, les ressortissants d'Asie sont les plus exploités. La proportion de femmes dans les réseaux de trafiquants est plus élevée que pour les autres crimes, précise l'office dans son rapport.