Auteur du but qui a qualifié l'Espagne pour sa première finale de Coupe du monde, Carles Puyol incarne à merveille l'état d'esprit d'une Roja estampillée Barça. Depuis l'Euro-2008, le jeu catalan inspire celui de l'Espagne. Un signe ne trompe pas : sept des onze joueurs alignés hier soir, face à l'Allemagne (1-0), portent - ou vont porter, c'est le cas de David Villa - le maillot barcelonais. Le trio Busquets-Iniesta-Xavi a fait parler sa vista et sa technique au milieu de terrain. Pour sa première titularisation en sélection, Pedro fut un poison pour la défense adverse. Cette Espagne 2010 joue ; elle sait faire le dos rond quand il le faut ; et elle sait marquer au moment opportun, souvent fatal pour son adversaire. Carles Puyol incarne à merveille cette sélection frappée du sceau de la solidité défensive et de l'efficacité. Le natif de Viella n'est pas le plus doué techniquement. Mais il est rugueux sur l'homme. Demandez à Miroslav Klose. A 32 ans, le capitaine du FC Barcelone est l'étendard d'un état d'esprit et d'une philosophie importés directement de Catalogne. Le catalyseur d'une sélection jadis larvée par les antagonismes régionaux et la rivalité avec le Real. Sa tête rageuse et victorieuse, face à l'Allemagne, est riche de symboles. Comme un raccourci de sa hargne, de sa combativité, de sa force de caractère, de sa volonté de fer. Il a entamé une carrière internationale il y a dix ans, face aux Pays-Bas, Pujol honorera sa 90e sélection contre ces mêmes «Oranje» dimanche au Soccer City de Johannesburg. Vers 22 heures, nous verrons, peut-être, le Catalan brandir la première Coupe du monde espagnole. Avec le Barça, il a déjà tant gagné.