«Il y a évidemment une crise d'écriture. Je pense que la création doit être revue, et il est urgent, je pense, de revoir et de redéfinir la manière utilisée dans le travail théâtral», dit Lakhdar Mensouri, homme de théâtre et universitaire. Ce dernier estime qu'il y a des auteurs, «sauf que l'écriture n'est pas adaptée et ne répond pas aux règles de l'écriture théâtrale, et c'est pour cela que la plupart des dramaturges se tournent inévitablement vers l'adaptation». Mais la question posée est de savoir si les textes repris sont bien adaptés. «L'adaptation, comme on le sait, c'est de prendre l'idée du texte originel et écrire à partir du premier texte un autre, inspiré du premier, c'est en sorte réécrire autrement le texte initial. Il se trouve toutefois que la plupart des textes adaptés ne sont que des traductions», c'est-à-dire qu'il n'y a pas un travail de réécriture. Une autre question se pose : est-ce que le théâtre algérien a besoin de l'adaptation ? «Le théâtre algérien a besoin de ses hommes, de toutes les énergies créatrices. Tous doivent être présents dans le théâtre algérien. Cette diversité construit le théâtre algérien, elle est à l'origine même de la création théâtrale. L'adaptation aide à la création et à l'écriture dramaturgique. Sauf qu'il ne faut pas se limier à l'adaptation, rester à la frontière de l'adaptation. Il faut la dépasser, ce n'est qu'une première étape pour passer à la création.» Lakhdar Mensouri estime que «tout le théâtre universel n'est que de l'adaptation, parce que la création porte en elle un texte ancien, il y a un texte dans un texte, c'est une éternelle adaptation, mais celle-ci a ses règles et il est nécessaire de s'y conformer pour un meilleur travail d'adaptation». Cela revient à dire que l'adaptation est un acte de création, une autre manière de créer ou d'écrire un texte, mais qui doit obéir aux règles de l'adaptation. D'où les questions : comment adapter ? Quelles sont les méthodes d'adaptation ? Quelles sont les limites de l'adaptation ?