Résumé de la 44e partie n Les émissaires du roi ont volé Aïcha : celle-ci en a averti le roi par une énigme. Mais le roi, très heureux d'épouser une fille aussi intelligente, leur pardonne. Quelques jours après, le roi envoie de nouveaux émissaires, cette fois-ci pour fixer la date du mariage et, le jour dit, un convoi va chercher Aïcha. Elle a revêtu une belle robe de soie brodée d'or, et s'est parée des bijoux que le roi lui a offerts. Elle a tout fait, pour masquer sa laideur, mais celle-ci transparaît quand même. Ses sœurs soupirent. — Ah, dit l'une d'elles. Si c'était moi qui avais revêtu cette robe, je serai infiniment plus jolie que ma sœur Aïcha ! — Et si c'était moi, dit l'autre, qui portais tous ces bijoux, je brillerai comme une étoile, dans le ciel ! Je serais plus désirable ! Leur mère leur répond : «Aïcha n'a pas besoin d'être belle pour plaire au roi : elle a donné des preuves de son intelligence… Cela, le roi l'a compris !» L'une des filles reprend. — Peut-être qu'en la voyant, le roi va refuser de l'épouser ! L'autre renchérit. — Il nous verra dans le cortège et il voudra épouser l'une de nous ! Aïcha a entendu les propos de ses sœurs et elle se dit qu'elles ont raison. Elle se demande même s'il n'est pas encore temps de refuser ce mariage. Mais elle réfléchit et elle se dit que si elle refusait, le roi s'offenserait et pourrait se venger de son père et des ses frères. Elle accepte donc, la mort dans l'âme, de se rendre au palais. Le roi qui l'attend, l'accueille avec chaleur et la conduit au salon d'honneur. Un grand banquet est offert aux convives, et à la nuit tombée, le roi rejoint son épouse dans la chambre nuptiale. — On te dit laide, lui dit-il, mais moi je te trouve belle et surtout très intelligente. Tu l'as prouvé en répondant aux énigmes que j'ai posées à ton père, puis en en posant à ton tour. — Sire, répondit Aïcha, votre sagesse et votre intelligence sont encore plus marquées que les miennes ! — Et je ne voudrais pas que tu les remettes en cause. Tu ne dois jamais te montrer plus intelligente que moi ! — Je ferai ce que vous demandez ! — Je l'exige, dit le roi. Elle s'incline. — Et si jamais tu te montres supérieure à moi, je te répudierai et tu quitteras aussitôt le palais ! Et je ne voudrais plus jamais te revoir ! Il ajoute, d'une voix, plus douce. — Je ne voudrais pas que cela arrive, parce que je tiens beaucoup à toi ! Elle accepte le marché. Plus d'une fois, elle trouve la solution à un problème posé, mais elle se garde bien de la donner avant le roi. Elle joue avec lui à divers jeux, le laissant toujours gagner de peur d'apparaître supérieure à lui. Ainsi, l'accord passé entre eux est scrupuleusement respecté. (à suivre...)