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Une ville, un quartier
Si l'Algérie m'était contée (42e partie)
Publié dans Info Soir le 07 - 07 - 2010

Résumé de la 41e partie n Le roi, qui a décidé d'épouser Aïcha, la fille du chaouch, lui envoie des présents. Les domestiques ont tous prélevé quelque chose.
Aïcha a fait entrer les trois domestiques.
— Où est ton père ? demande l'un des émissaires du roi.
— Il est allée mettre l'eau dans l'eau, dit Aïcha en souriant.
Les serviteurs, surpris par cette réponse énigmatique, se regardent sans oser lui demander ce qu'elle signifie.
— Et ta mère ?
— Elle est allée rendre visite à une personne qu'elle n'a jamais vue !
Nouvel étonnement. Les émissaires savent que la jeune fille a des sœurs et des frères mais ils n'osent pas lui demander ce qu'ils font. Ils ont l'impression que la jeune fille se moque d'eux. Ils lui présentent les cadeaux du roi.
— Que c'est beau ! s'exclame-t-elle.
— Nous sommes ravis qu'ils te plaisent, disent les émissaires.
Ils sont surtout heureux que Aïcha ne se soit pas rendu compte que des objets ont été subtilisés.
En fait, ils se trompent : la jeune fille a tout compris mais elle se garde bien de le leur dire.
— Nous allons retourner auprès du roi et lui dire que tu es satisfaite de ses présents !
— Non, dit la jeune fille, mes parents vont bientôt rentrer, vous resterez partager notre modeste repas !
Ses parents ne tardent pas à arriver, puis ses sœurs et ses frères. Le chaouch et sa femme sont heureux de recevoir les émissaires du roi. Aïcha leur montre les cadeaux de son fiancé et tous s'émerveillent de leur beauté. Le moment de déjeuner arrive. Aïcha a préparé du couscous avec du poulet. D'habitude, c'est son père qui partage la viande mais ce jour-là, elle demande à son père de l'autoriser à le faire.
La jeune fille prend le poulet et le divise ainsi : elle coupe la tête et la met à part, puis enlève les pattes, les ailes et la poitrine.
Elle prend la tête et la donne à son père. Le chaouch prend la tête, en se disant que sa fille se moque de lui : il n'y a rien à tirer de la tête, à peine le cou, qui porte un peu de viande.
Elle donne les ailes à ses sœurs. De bons morceaux, qu'elle aurait dû donner aux invités !
Elle donne la carcasse à sa mère et elle coupe la poitrine en deux et en donne une part à chacun de ses frères. Et les invités ? Elle partage entre eux les pattes. Drôle de partage, se disent le bûcheron et les convives. Mais personne n'ose contester ce partage, chacun mange sa part.
Un peu plus tard, les envoyés du roi manifestent leur désir de repartir. L'un d'eux se retourne vers Aïcha.
— Peut-être as-tu un message à transmettre au roi.
— Oui, dit Aïcha, remerciez-le, dites-lui que je suis touchée par les cadeaux qu'il m'a fait. Tous sont merveilleusement beaux !
Ils sont sur le seuil de la porte quand elle ajoute.
— Dites également à Sa Majesté qu'il manque des étoiles dans le ciel, du sable dans le désert et de l'eau dans la mer !
Ces propos intriguent les émissaires du roi mais ils promettent de les rapporter fidèlement au roi. (à suivre...)


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