Résumé de la 11e partie n Le roi déchiffre les gestes et les propos énigmatiques de Aïcha : il est heureux d'épouser une femme aussi intelligente ! A quelques jours de là, le roi envoie de nouveaux émissaires, cette fois-ci pour fixer le mariage. On convient d'une date et, le jour dit, un convoi va chercher Aïcha. Elle a revêtu une belle robe de soie brodée d'or et elle porte des bijoux que le roi lui a offerts. Un grand banquet est organisé, et à la nuit tombée, le roi rejoint son épouse, dans la chambre nuptiale. «Tu es très belle, lui dit-il, et surtout très intelligente. Tu l'as prouvé en répondant aux énigmes que j'ai posées à ton père et celles que tu m'as posées à ton tour. — Sire, répondit Aïcha, votre sagesse et votre intelligence sont encore plus réputées que les miennes ! — Et je ne voudrais pas que tu les remettes en cause. Tu ne dois jamais te montrer plus intelligente que moi ! — Je ferai ce que vous demanderez ! — Je l'exige, dit le roi. Et si jamais tu te montres supérieure à moi, je te répudierai et tu quitteras aussitôt le palais !» Il ajoute d'une voix plus douce : «Je ne voudrais pas que cela arrive, parce que je tiens beaucoup à toi !» Elle accepte le marché. Plus d'une fois, elle trouve la solution à un problème qui se pose, mais elle se garde de la dire avant le roi. Elle joue avec lui à divers jeux, le laissant toujours gagner de peur d'apparaître supérieure à lui. Ainsi, l'accord passé entre eux est scrupuleusement respecté. Un jour, alors qu'elle prend le frais, au balcon, cachée par une treille, elle entend des serviteurs discuter. «Le roi s'est montré injuste envers moi, dit l'un d'eux. Un étranger, qui voulait s'emparer d'un poulain que ma jument a mis bas, est allé dire au roi que c'est sa mule qui l'a mis bas. Pour ne pas offenser l'étranger, il lui a donné raison à lui, et m'a obligé à lui remettre mon poulain ! — Je suis témoin que tu dis vrai ! — Le roi ne t'a même pas entendu, tu as raison de dire qu'il est injuste !» Aïcha a pitié du pauvre homme et elle est outrée qu'on accuse d'injustice son époux. Elle le connaît maintenant et elle sait qu'il aime la droiture. Après avoir hésité, elle appelle l'homme et lui dit : «Le roi n'est pas injuste mais s'est laissé abuser ! — J'ai perdu mon poulain, dit l'homme. — Demain, quand le roi sera en train de rendre la justice, va le retrouver et dis lui...» Elle lui dicte les mots qu'il faut dire. Ayant fini, elle dit à l'homme : «Bien entendu, tu ne diras pas que c'est moi qui t'ai suggéré cette réponse ! — Non, Votre majesté, je ne dirai rien !» (à suivre...)