Les déhanchements de Shakira lors de la cérémonie de clôture du Mondial ont été éclipsés hier par la présence de Nelson Mandela, extrêmement souriant, sur la pelouse de Soccer City à Johannesburg. Habillé d'un long manteau et d'une toque, le leader de la lutte anti-apartheid a fait un tour du stade avec son épouse Graça Machel à bord d'une voiturette. Souriant, il a salué la foule en liesse, qui l'a longuement applaudi debout. Sa présence a rehaussé un spectacle sons et lumières à la gloire du football et des différents styles musicaux de l'Afrique du Sud, qui a électrisé le stade et ses 85.000 supporteurs avant la finale. La chanteuse colombienne Shakira a ouvert le bal avec l'hymne du Mondial « Waka Waka », accompagnée par les Sud-Africains Freshlyground et des centaines de danseurs habillés comme les supporteurs des 32 pays sélectionnés pour le Mondial. Vuvuzelas, drapeaux, makarapas se sont ensuite effacés, laissant s'installer une ambiance digne du film « Out of Africa ». Face à la savane recréée par des projections d'images, la chorale Ladysmith Black Mambazo a joué devant 13 éléphants articulés, avant de laisser place au swing des années 60 à Johannesburg et à une danse traditionnelle des mineurs du pays. Des feux d'artifice se sont ensuite envolés au-dessus du stade en forme de calebasse. La cérémonie, retransmise dans le monde entier devant plusieurs milliards de téléspectateurs, a pris fin par le mot « merci » projeté en plusieurs langues sur le terrain. Capdevila : «…un type comme moi qui gagne la Coupe du monde» ! l L'arrière gauche de l'Espagne Joan Capdevila a fait une brève apparition devant les journalistes en leur tendant le trophée. A 22h50 (GMT), le joueur, à peine reconnaissable la tête coiffée d'un seau rouge, a fait une incursion en zone mixte (rassemblant la presse et les joueurs) et tendu la Coupe du monde vers les journalistes en leur lançant: «Touchez-la, elle est unique !» Il a vite été rappelé à l'ordre par l'attachée de presse de la Roja qui lui a demandé de regagner les vestiaires. Capdevila est connu pour ses facéties dans le groupe de la Roja. «Vous vous rendez compte, un type comme moi qui gagne la Coupe du monde », a-t-il ajouté à son retour dans la zone mixte. Parmi les Espagnols, le milieu Xavi est passé devant la presse sans répondre aux questions mais en chantant « Campeones, campeones, ohé ohé ohé ! », suivi par le défenseur Carles Puyol, qui ne s'arrête jamais en zone mixte depuis six ans. Son partenaire de la charnière centrale, Gerard Piqué, est passé en montrant sa gorge: il est aphone. Des morceaux de filets de but étaient enroulés autour de son cou. L'attaquant David Villa a longuement répondu aux questions de la presse avec l'écharpe du CD Tuilla autour du cou, le club de foot de son village d'origine dans les Asturies. Sergio Ramos, bon dernier, à effectuer une dernière course pour rejoindre le car de la sélection, assisté de l'attachée de presse. La Céleste «aux portes des géants» l L'équipe d'Uruguay a fait preuve « de courage jusqu'à la fin » du match pour la troisième place du Mondial, s'est félicitée la presse uruguayenne hier, fière que la Celeste soit parvenue au pied du podium, « aux portes des géants ». « Ils ne sont pas quatrièmes, ils sont des titans », s'exclame le quotidien El Pais, pour lequel « les Uruguayens sont aux portes des géants », derrière l'Allemagne (3e) et les deux finalistes. « Dans le cœur des gens, les joueurs (de la Celeste) dirigés par Tabarez ont été stupéfiants », ajoute El Pais. « La quatrième place n'est pas une défaite, mais une raison d'être fier pour tout le pays », conclut le journal. Pour El Observador, la performance de l'Uruguay - qui s'est classée 4e pour la première fois depuis 1970 - est « inoubliable » et ponctue « une des plus belles campagnes de son histoire ». « Les Celestes se sont surpassés contre tous leurs adversaires, ont géré les moments difficiles avec caractère, mais Fernando Muslera a vécu une nuit de cauchemar qui prive l'Uruguay de podium », regrette le quotidien à propos du gardien qui «a réalisé son pire match depuis longtemps». La Republica clame enfin: « Bienvenue dans une nouvelle ère, celle de la fierté invaincue, celle de l'espoir jusqu'à la dernière salve». Puyol et Piqué perturbateurs l Puyol et Piqué ont surgi hier soir en pleine conférence de presse d'Iniesta, bières à la main, pour chahuter leur partenaire, auteur du but de l'unique but de la finale. « Je n'arrive pas y croire... Marquer ce but en finale... C'est incroyable. Cela a été une partie très dure. L'Espagne méritait sa victoire », a juste eu le temps de dire le héros de la soirée quand ses camarades ont surgi. Les deux défenseurs sont ensuite repartis hilares, Puyol lançant un « He's the best » -il est le meilleur en anglais- à la cantonade. « 2014, c'est dans quatre ans, c'est le moment de profiter », a ensuite vaguement répondu Iniesta à une question, avant de s'éclipser. l Miam ! Et dire qu'il est toujours élégant, poli, bien coiffé et apprêté, avec son fameux pull bleu en cachemire... Au cours du 8e de finale contre l'Angleterre, le sélectionneur de l'Allemagne Joachim Löw a pourtant réalisé un enchaînement moins glorieux: l'index droit nerveusement fourré dans la narine droite, il en ressort une crotte de nez qu'il roule, passe dans sa main gauche et enfourne ensuite dans sa bouche... l Splash ! Cristiano Ronaldo sera-t-il surnommé le « Lama » ? A l'issue du 8e de finale remporté par l'Espagne (1-0), le visage fermé, le capitaine du Portugal regarde une caméra droit dans l'objectif et crache par terre. Un message subliminal sur le crash lusitanien ? l Oh ! Le même Cristiano Ronaldo s'était auparavant illustré de manière plus positive. « CR7 » n'avait plus marqué en sélection depuis un penalty en février 2009. Il a profité de la « goleada » infligée à la Corée du Nord (7-0) pour retrouver le chemin des filets de la manière la plus saugrenue: Ronaldo bénéficie d'un contre chanceux après un tacle du gardien sorti à sa rencontre, le ballon roule sur sa nuque et sa tête et retombe devant lui. Il n'a plus qu'à marquer dans le but vide, hilare. l Bah ! Le joueur avait de la souplesse dans la cheville, le sélectionneur dans le poignet. Interrogé sur les marques d'affection très tactiles déployées auprès de ses protégés, Diego Maradona a répété trois fois « J'aime les femmes ! » avant d'ajouter: « Je suis avec Veronica qui a 31 ans, qui est blonde et qui est très belle. Que je sois de la jacquette, non, non ! ». Ces derniers mots agrémentés d'un geste efféminé du poignet. l Hep ! Temps additionnel de la demi-finale Pays-Bas - Uruguay (3-2). L'arbitre donne un coup de sifflet et les Uruguayens s'énervent, dans un moment de confusion. Une équipe TV de la Fifa, qui croit que c'est fini, pénètre sur la pelouse de deux bons mètres en direction du rond central. Mais l'un des remplaçants uruguayens agrippe le cadreur par le col, lui intimant l'ordre de rebrousser chemin. Et le jeu reprend. l Et vlan ! Gabriel Heinze est un homme de tête, question caractère aussi bien que dans le jeu aérien. Mais lorsqu'il célèbre le premier but de l'Argentine contre le Mexique en 8e de finale (3-1), il se retourne sans regarder et percute de plein fouet une caméra. Furieux, il donne un grand coup de la main dans l'appareil avant de la porter sur sa fossette endolorie.