Contraste Oran, c?est le boulevard Khemisti, ses magasins branchés et ses belles vitrines, mais ce sont aussi les bidonvilles miséreux. Le grand boulevard Khemisti, situé au centre-ville, grouille de monde en cette matinée de mardi. Difficile d?ailleurs d?y accéder en raison du grand flux au niveau du marché couvert situé à l?entrée de ce boulevard. Les ménagères, tout en pressant le pas, font leurs emplettes. «Faites attention à votre sac et ne sortez pas vos portables», nous lance une femme d?un certain âge. Tarbouche rouge sur la tête, le propriétaire d?un salon de thé accueille les jeunes clients avec un grand sourire : «Entrez, ici vous êtes chez vous !» Une véritable ambiance bon enfant s?installe dès que la première chaise est occupée, rythmée par l?incontournable musique raï. Aussi, est-il difficile pour le visiteur, qui flâne dans cette grande artère connue pour ses salons de thé, ses pizzerias et ses magasins de vêtements très «branchés», de rester indifférent devant l?architecture de la ville. Ici, le moderne côtoie le traditionnel. Les cafés maures et les salons de thé relookés à l?européenne gardent toujours le cachet oranais. La rue Michelet a gardé son esprit de rue de marché, les senteurs des épices embaument la rue. Dans le beau jardin La Roselée, au boulevard Khemisti, une calèche, laissée à l?entrée, sert de décor. Le propriétaire d?un kiosque, situé à l?entrée du jardin, explique : «Cet espace est très animé durant la saison estivale où des concerts de musique sont organisés.» Aussi, est-il aberrant de visiter Oran sans voir le Front de mer, l?Escargot, le Rocher de la Vieille, Mers El-Kébir, Monte Christo? L?émotion est au rendez-vous pour chacune de ces splendides découvertes. Un véritable régal pour les yeux. Mais Oran, ce ne sont pas seulement ces beaux paysages, les belles vitrines et les grandes artères du centre-ville. Oran, ce sont aussi les quartiers abandonnés de Sidi El-Houari, Gambetta et El-Hamri. Oran, ce sont les bidonvilles où la misère et la mal vie sont devenues le quotidien des habitants. Une ville surpeuplée où les problèmes de transport, de logement et de santé sont semblables au reste des grandes villes d?Algérie. Oran, une ville en pleine expansion qui compte plus de deux millions d?habitants. Des chantiers de construction d?immeubles ou de maisons sont innombrables et partout, aussi bien dans les villages proches que dans la ville, de nouveaux quartiers sont apparus ces dernières années. Il existe pourtant un problème d?hygiène. C?est incontestable, la presse locale en fait état et le déplore. La tragédie du vieux bâti s?ajoute au crucial problème d?eau potable depuis des années. Il est cependant juste de signaler que ce problème se résorbe peu à peu grâce aux efforts des pouvoirs publics. Ces trois dernières années, Oran se revitalise, de nouveaux projets ont abouti, des hôpitaux dont un nouveau CHU, un palais des congrès? Bien d?autres infrastructures? Un renouveau pour la ville.