Depuis plusieurs années, la famille Boubchir Bouaricha, habitant la rue des Trois-Frères-Amirouche du quartier El-Ghraba, dans la ville de Sidi Bel Abbes, vit dans la peur de se réveiller un jour sous les décombres, vu l?état lamentable de sa vieille bâtisse qui date de l?ère coloniale. Le père de famille ne cesse de frapper à toutes les portes et d?adresser des requêtes aux responsables locaux, en vain. Même les audiences n?ont pas donné les résultats escomptés. «Tout le monde fait la sourde oreille», dira la mère de famille, diabétique et atteinte d?un cancer qui lui a coûté l?amputation d?un sein. Cette malheureuse famille se demande pourquoi, à chaque affichage des listes des bénéficiaires, son nom ne figure pas. «Qu?attendent les responsables concernés, qu?il y ait des morts ?» Il y a quelques jours les membres de la famille se sont réveillés, terrifiés par l?effondrement d?un pan de mur d?une des pièces de la maison, formant un grand trou. Cet effondrement n?est pas l?unique car depuis 1999, l?état de la maison empire chaque jour un peu plus. Dans le procès-verbal dressé par les éléments de la Protection civile après constat de cet effondrement, il avait été recommandé d?évacuer, dans l?immédiat, les habitants pour éviter une catastrophe. Il y était clairement écrit que la maison est dans un état de vétusté très avancé ; les dégâts ont été évalués à 80%. La famille Boubchir, incapable de payer un logement en attendant que son recours soit étudié, doit accepter sa situation présente. Dans le même quartier d?El-Ghraba, la veuve Fatima, une non-voyante, mère d?un enfant, habite une vieille bâtisse menaçant ruine : murs fissurés, plafonds lézardés, tuiles quasi inexistantes par endroits...