Paradoxe n Avec les Verts, c'est bien parti pour un bail. La presse sportive ne peut plus s'empêcher de consacrer ses premières pages aux internationaux algériens qui font l'actualité dans leurs clubs. D'ailleurs, oublié le Mondial-2010 et sa traversée fantomatique par une sélection qui a été incapable de marquer au moins un but. En tous les cas, depuis que notre Equipe nationale participe à des phases finales de quelque chose (Coupe du monde ou Coupe d'Afrique, voire jeux Olympiques, jeux Méditerranéens, …), c'est la première fois qu'elle sort avec un zéro pointé en attaque. Et pourtant, depuis quelques jours, certains organes de presse s'extasient de la performance de nos joueurs à l'entraînement ou lors de matchs amicaux de préparation, à l'image de Ghezzal, Matmour ou Ziaya qui formeront, avec Djebbour, le quatuor de l'attaque algérienne lors du prochain match contre le Gabon le 11 août au stade du 5-Juillet. Mais les plus avertis se posent la question : n'est-il pas trop tôt pour crier victoire alors qu'il s'agit des mêmes joueurs que nous avons depuis des mois, mais aussi du même sélectionneur et de ses idées reçues ? Faut-il croire que par un simple enchantement, les Verts vont changer de tactique et d'attitude et recommencer à jouer autrement que face à la Slovénie, cet adversaire prenable, face à l'Angleterre, la proie du siècle, ou contre les Etats-Unis, où il fallait oser le coup ? Ghezzal, nous l'avons vu traverser la CAN-2010 sans marquer le moindre but, idem lors des matchs de préparation (Serbie, Eire et Emirats arabes unis) et encore moins en coupe du Monde, et pourtant il a été souvent encensé pour ses doublés en championnat d'Italie, dont un contre la Juventus. Sauf, que nous n'avons pas vraiment compris que le Ghezzal du club, n'est pas celui de la sélection, et qu'il était temps de trouver de réelles solutions pour ce garçon travailleur, qui se dépense trop devant les buts adverses (ce n'est pas forcément le but du jeu), sans pouvoir trouver la situation idéale pour scorer. Même topo pour Matmour qui a inscrit un but face à une équipe hollandaise de seconde division (VVV Velo), au moment où Chadli Amri fait sensation avec son nouveau club, Kaiserslautern, face à Liverpool, mais sans faire craquer Rabah Saâdane qui l'a laissé une fois encore à la maison contempler la liste des réservistes. Il convoque des joueurs malades, blessés et même sans clubs Saâdane fait du surplace Il est temps de redescendre une fois pour toutes sur terre et de se rendre sincèrement à l'évidence en avouant qu'il y a un sacré boulot à faire en sélection, notamment en matière d'animation de jeu et surtout en phases offensives, où les Algériens semblent avoir perdu leur langue d'expression. Tout comme ce Saâdane qui trouve un malin plaisir à convoquer des joueurs malades, blessés, manquant de compétition et même sans clubs ! Des joueurs annoncés partout, dans de prestigieux clubs européens, mais qui, finalement, soit rempilent pour faute de preneurs intéressants, soit font le choix de modestes formations. Les cas des Ziani, Mbolhi (pourtant meilleure révélation du Mondial), Yebda, Halliche et autre Yahia sont autant incompréhensibles qu'édifiants sur la réalité du marché des transferts. Faute d'avoir vraiment brillé en Afrique du Sud, les joueurs de la sélection nationale font du surplace, de quoi inquiéter Rabah Saâdane qui n'a pas été épargné une énième fois, cette fois par Nassim Akrour, l'ancien international, qui a résumé la situation des Verts : «Le problème de l'attaque réside dans la tactique de Saâdane et non pas chez Ghezzal et Djebbour». De quoi fouetter l'ego du Cheikh qui doit préparer son équipe pour un match qui ne s'annonce pas facile, face au Gabon, de surcroît en plein été et en début de ramadan, qui drainera la grande foule et servira de véritable test pour lui (sa popularité surtout) et pour son équipe. D'autant qu'ils auront plus de pression sur les épaules à cause des objectifs affichés par la fédération : une place en finale de la prochaine CAN ! Rien que ça.