Incertitudes n Abbas a subordonné la reprise des négociations directes avec Israël à la délimitation des frontières et la fin de la colonisation. Deux conditions jugées impossibles par Israel. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont pressé le président Abbas d'accepter des négociations directes, alors que le Fatah insiste auprès de lui pour qu'il maintienne ses exigences sur la nécessité qu'il y ait des progrès dans les discussions indirectes actuelles sur les questions des frontières et de sécurité. «Nous poussons actuellement sans relâche pour voir si nous pouvons parvenir à des négociations directes», a déclaré hier, mardi, le porte-parole de la diplomatie américaine, tout en convenant qu'il ne pouvait prévoir la date de cette reprise. «Nous dialoguons de façon intensive, pas seulement avec les parties, mais aussi avec les autres pays de la région», a-t-il poursuivi : «Quand les dirigeants israéliens et palestiniens seront prêts à avancer, ils devront avoir le soutien clair des pays qui sont également concernés.» Le président Mahmoud Abbas a assuré lundi dernier qu'il était prêt à entamer des négociations directes avec Israël, à partir du moment où les conditions seront réunies. «La condition principale est la référence aux frontières de 1967 et la fin de la colonisation. A ce moment-là les négociations directes seront possibles et même plus que possibles», a-t-il expliqué. «Nous sommes prêts à entamer des négociations directes. Nous avons négocié par le passé avec divers gouvernements israéliens. Pourquoi ne voudrions-nous pas négocier ? Nous ne tentons pas de nous débiner», a déclaré Abbas. Le Hamas a, en réaction à ces déclarations, mis en garde hier, mardi, le président de l'Autorité palestinienne contre une reprise des négociations directes avec Israël. «Nous mettons en garde Abbas sur les conséquences d'une reprise des négociations avec l'assentiment arabe ou sous la pression des Etats-Unis, car une telle décision ne peut que creuser nos divergences et mettre gravement en danger notre cause», a affirmé Salah al-Bardawil, un haut dirigeant du Hamas dans un communiqué. Le président Abbas doit rencontrer les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe demain jeudi pour savoir s'il cède aux pressions des Etats-Unis qui souhaitent relancer les négociations directes. Israël a, de son côté, qualifié les conditions posées par Mahmoud Abbas pour relancer ces négociations d'«impossibles» à accepter, selon les déclarations du vice-Premier ministre israélien ce mercredi matin. «Les Palestiniens posent trois conditions impossibles : que les négociations reprennent au point où elles avaient abouti à la fin de 2008 alors qu'Ehud Olmert était Premier ministre, qu'elles soient basées sur un retrait total israélien de Cisjordanie et Jérusalem-Est et que le gel de la construction dans les colonies se poursuive», a-t-il indiqué. Selon lui, les Palestiniens ont refusé de relancer les négociations directes, gelées depuis le lancement de la vaste opération militaire israélienne dans la bande de Gaza fin 2008, «car ils ne veulent pas discuter et être, eux aussi, amenés à faire des concessions».