Loisir n Oran en été, ce sont les plages, la corniche et toutes sortes de sonorités diurnes et nocturnes mais c'est aussi, dans les cités d'habitation, nouvelles et anciennes, le jeu des dominos pour tous ! Qu'ils soient retraités, jeunes au chômage ou travailleurs au repos, leur seul loisir, après les tâches quotidiennes, réside dans d'interminables parties de dominos dès que le soleil commence à montrer des signes de faiblesse après une journée de chaleur et d'humidité toujours éprouvante. En attendant l'ouverture d'espaces culturels et sportifs inscrits au chapitre des projets réservés aux nouveaux quartiers, tels haï El-Yasmine et haï En-Nour, le petit cube à points comble l'oisiveté de bon nombre d'habitants abrégeant les longues soirées estivales mais aussi celles de ramadan comme en d'autres occasions. Autant dire toute l'année. «Cette activité qui s'était un tant soit peu estompée ces derniers mois à la faveur des bonnes et belles performances de l'équipe nationale de football, a repris de plus belle», observe un sexagénaire, ravi et inquiet à la fois. Ravi parce que lui-même en fait son meilleur passe-temps, et inquiet du fait que ce soit la seule occupation pour des armées de citoyens, alors que la saison estivale «se prête à toutes sortes d'activités ludiques, sportives et intellectuelles bonnes pour le corps et pour l'esprit». C'est que dès la tombée de la nuit, des cités entières offrent l'image de salles de jeu, le domino s'entend, avec des groupes de joueurs dans tous les coins et recoins, au pied des immeubles ou au beau milieu des parkings automobile. Du côté des parents, les avis sur ce jeu de société sont partagés, certains le préférant à l'oisiveté «mère de tous les vices», d'autres craignant que leurs enfants n'en deviennent un peu trop «accros», forcément aux dépens de leurs études et de la construction de leur avenir. «Qu'à cela ne tienne, c'est l'été et il faut bien sortir le soir pour fuir la chaleur et se détendre un peu», se disent les habitués des lieux, heureux cependant que le seul enjeu de ces joutes se limite à... quelques boissons gazeuses ou des glaces à payer par les perdants. Le jeu n'est toutefois pas l'apanage des habitants des nouvelles cités de la ville. C'est une tradition dans les anciens quartiers populaires où de vastes espaces publics sont toujours envahis par les adeptes du jeu. Cette occupation semble procurer encore plus de plaisir aux personnes âgées tant elle permet, s'en félicite l'une d'elles, «d'éviter la solitude et de faire travailler les mémoires chancelantes». Et puis il y a ceux qui se contentent de regarder mais semblent éprouver autant de plaisir que ceux qui jouent.