Danger n Le risque d'électrocution est présent au quotidien dans chaque foyer, chaque quartier qu'il soit chic ou non, dans chaque ville ou... bidonville. Il endeuille régulièrement beaucoup de familles. L'agression d'un ouvrage d'électricité ou de gaz par un seul individu constitue l'une des principales causes de coupure de l'énergie électrique de courte ou de longue durée, pénalisant toute une population. Et selon les bilans des différentes directions de distribution de ces énergies au niveau national, ces sabotages sont fréquents. Les constructions à proximité des ouvrages constituent aussi une sorte d'agression. La Direction de distribution (DD) de la wilaya de Blida fait état de 390 agressions cumulées à avril 2010 sur les ouvrages d'électricité et de gaz. Certaines ont causé de longues interruptions, pénalisant les habitants de localités de la wilaya, selon Merouane Ksentini, chargé de communication au niveau de cette direction de distribution. Hay Fettal est l'exemple type, selon notre interlocuteur, où toute la localité a été pénalisée durant plusieurs heures. «Les gens savent pertinemment qu'ils sont en décalage par rapport aux normes de sécurité, car, généralement, ils ne déclarent pas ce genre d'incidents dont on n'entend parler, dans certains cas, que quelques années plus tard», a-t-il ajouté. Et de préciser : «Parfois, on peut savoir quand il y a un problème électrique. Mais on ne peut pas déceler si l'auteur de l'agression est un individu ou un objet.» Certains clients se permettent de faire des modifications au niveau de l'installation électrique. Et suite à des négligences, ils se retrouvent devant un danger. M. Ksentini nous cite l'exemple de cette femme (de Blida) qui voulait étendre son linge sur des fils électriques dénudés par son mari. Elle a reçu un forte décharge électrique qui lui a coûté la vie. «S'il y a mauvaise manipulation ou tentative de fraude, le risque d'électrocution est grand à chaque fois. Le danger de l'électrocution est présent partout, que ce soit dans des bidonvilles ou dans les quartiers huppés.» Ce phénomène a des conséquences graves sur les réseaux : «nos réseaux deviennent vulnérables, car ils font l'objet d'atteintes continuelles», se désole M. Mazri, directeur de distribution de la wilaya, citant l'exemple des quartiers de Benachour, Khezrouna, la périphérie de Blida, Mouzaïa, (Hay Fettal Guerouaou), Haouch Gros et d'autres, «ce sont des réseaux objet d'agressions continuelles.» M. Ksentini souligne que généralement les incidents sont enregistrés notamment lors des perturbations climatiques, notamment le vent. «Si les gens respectaient les règles de sécurité, nous n'aurions aucun problème.» Notre interlocuteur appelle au respect des règles de sécurité et recommande de se présenter à la direction de distribution de la wilaya de Blida ou aux services compétents concernés en cas de construction ou de travaux. «Les gens n'ont pas encore pris conscience des dangers de l'électricité. Cette situation qui perdure, est à l'origine de 50 à 70% des coupures. Il faut que nos clients soient sensibilisés.» Le site du Groupe Sonelgaz définit les agressions d'ouvrages comme «toutes atteintes volontaires ou involontaires commises sur les ouvrages du Groupe Sonelgaz causant des préjudices physiques ou matériels. Ces agressions peuvent être directes comme les constructions à proximité ou sous les lignes électriques, à proximité ou sur les canalisations de gaz ou encore l'escalade des ouvrages et les actes de vandalisme comme le vol d'énergie et d'accessoires. Elles peuvent aussi être indirectes suite à un sinistre dû à un accident de la circulation ou à des travaux (non-respect des plans).»