Murs fissurés, infiltration des eaux, risques d'effondrement et d'électrocution à tout moment, notamment pour les enfants. A voir l'état de délabrement de la bâtisse où vivent 13 familles à Garidi, on est tenté de dire qu'il s'agit tout simplement de non-assistance à familles en danger. L'habitation collective en question datant de l'ère coloniale est situé à Djenane Kassab. Elle a été déclarée inhabitable bien avant le séisme qui a endeuillé Boumerdès en 2003. «Après le tremblement de terre de Boumerdès, les services techniques ont pris le soin de visiter notre immeuble qu'ils ont classé dans la catégorie rouge», raconte une habitante qui s'est déplacée hier, à notre rédaction avec comme preuve une décision officielle d'attribution de chalets. Cependant, ces chalets n'ont jamais été attribués. «On s'est rapproché de la commune, de la daïra mais on nous, traîne comme toujours et nous continuons de vivre sous la menace d'un danger au quotidien», a indiqué cette citoyenne qui ne s'explique pas les raisons de la disparition de ces chalets qui ont été pourtant attribués sur papier. «Les autorités locales, notamment les services de la daïra, nous ont promis plusieurs fois de trouver une solution à notre calvaire, mais on est restés au stade de promesses», regrette encore cette mère de famille. Pour elle, la raison invoquée par les autorités est légère: «A côté de notre bâtisse il y a des bidonvilles et les autorités disent que notre relogement va provoquer le mécontentement de ces habitants». De ce fait, ces familles qui vivent un réel danger se trouvent prises en otage. Où est alors l'autorité de l'Etat? Pourquoi faut-il que des familles exposent quotidiennement leur vie et celle de leurs enfants parce que les autorités locales ne s'assument pas? Depuis le séisme de Boumerdès, l'Etat a dégagé l'argent qu'il faut pour reloger les familles, démolir les bâtisses classées dans la catégorie rouge et en restaurer d'autres. Dans le cadre de cette opération, quelque 6 887 logements sur un total de 88.425 recensés dans la capitale ont été réhabilités. Officiellement, l'opération s'est poursuivie, pour pouvoir réhabiliter et reconstruire tous ces logements endommagés à des degrés divers lors du séisme de 2003. L'Etat a dû dégager une enveloppe de 52 milliards de dinars pour la seule région d'Alger. En dépit de cela, les 13 familles de Garidi vivent toujours sous «la menace de mort». Quelque chose ne fonctionne pas alors au niveau local, voire beaucoup de choses. Djenane Kassab n'est qu'un simple petit exemple.