Photo : Makine F. Après avoir maintenu le mot d'ordre de grève qu'ils ont décidé lors de l'assemblée générale tenue le 21 juillet 2010, les représentants des travailleurs de Dubai Ports World (DPW) El Djazair pressent leurs collègues de ramener des copies de leurs pièces d'identité pour pouvoir entamer leur débrayage. Ils ont pris cette décision, dimanche dernier, suite au blocage enregistré dans les négociations qui se sont déroulées jeudi dernier avec la direction du groupe émirati. «Nous nous préparons au débrayage d'une façon légale. Le huissier de justice nous a demandé de lui ramener les photocopies des pièces d'identité des 430 dockers qui ont voté pour la grève lors de l'AG», affirme un représentant syndical et enchaîne qu'à son tour, «l'huissier nous délivrera le PV de notre Assemblée générale pour qu'on puisse déposer le préavis de grève qui sera d'abord de l'ordre de trois jours par semaine. Si on ne répond pas à nos doléances, on optera pour une grève illimitée». Notre source nous a fait savoir que jusqu'à hier matin, plus de 250 photocopies de cartes nationales des personnes concernées ont été déjà ramassées et que seulement 17 dockers ont voté nul lors de l'AG sans aucun vote contre. «Les acquis des dockers profiteront à environ 300 autres membres du personnel algérien travaillant pour DPW dans l'administration, la maintenance et autres services», ajoute notre source affirmant que les représentants syndicalistes ne sont ni des perturbateurs ni des saboteurs. «S'ils prouvent que nous activons en dehors du cadre juridique, qu'ils nous livrent au Procureur général», dit-il. Quant aux doléances, elles restent toujours les mêmes. Les travailleurs de DPW El Djazair revendiquent l'application de la convention de branche du secteur qui limite les augmentations des salaires entre 11 et 24%. «La direction nous propose une augmentation de 6% chaque année pour atteindre 18% dans trois ans. Mais nous, on n'aurait touché que 6 et 12% pendant les premières années alors que les autres auront bénéficié de 20% pendant trois ans», explique notre interlocuteur. Les travailleurs réclament aussi d'être au moins payés pour le travail effectué pendant les jours fériés et l'allègement du volume hebdomadaire qui est actuellement de 48 heures, c'est-à-dire le système de trois brigades par jour. «On nous fait suivre un programme trop chargé sans percevoir d'augmentation considérable. Pourquoi nous distingue-t-on des autres travailleurs des ports. Qu'ils nous montrent le document qui dit que nous devons travailler 24/24 sans bénéficier de récupération pour les 8 heures de plus que nous travaillons par semaine car la législation algérienne stipule qu'on doit travailler 40 heures», dit notre source qui affirme que les travailleurs de DPW El Djazair veulent retourner travailler à l'Entreprise Portuaire d'Alger, (EPAL). Le représentant des travailleurs revient encore sur le mot d'ordre de grève. «On est conscients que c'est l'économie de notre pays qui sera touchée puisque une journée au port coûte des milliards. Mais c'est la direction qui doit assumer les conséquences étant donné qu'elle fait la sourde oreille». À une question de savoir si la centrale syndicale est au courant de leurs démarches, «bien sûr. C'est notre tutelle. Nous préparons le rapport détaillé que nous ont demandé les hauts responsables de l'UGTA. Nous informons aussi l'inspection du travail de la réalité de notre situation», a-t-il répondu en souhaitant qu'ils n'arriveront pas à l'étape de la grève qui aura lieu probablement la semaine prochaine après le préavis de 8 jours que recommande la loi avant de procéder à l'arrêt de travail de 3 jours chaque semaine alors que pour entamer une grève illimitée, le préavis doit être de 20 jours.