Scepticisme n Le fils fait semblant d'adhérer aux croyances de son père, mais dès qu'il retrouve ses amis, il se moque de lui.. Autrefois, il y a de cela bien longtemps, vivait, dans un village, un sceptique. Il ne croyait en rien et se moquait de certains dogmes religieux. S'il parvenait à entraîner quelques jeunes de son âge, il faisait le désespoir des personnes âgées, notamment de ses parents. Son père le gronde constamment. — Comment peux-tu nier ce à quoi tout le monde croit ? Il a, à chaque fois, la même réponse : — Je ne peux croire qu'à ce que je vois ! Le père s'emporte. — Reconnais qu'il y a des choses qu'on ne peut voir et qui pourtant existent ! — Je regrette, je veux d'abord voir… — Tu n'es qu'un incrédule ! Et il pointe vers lui, un doigt accusateur. — Toi, Dieu finira pas t'éprouver… Parfois, il veut le forcer à croire. Le fils fait semblant d'adhérer aux croyances de son père, mais dès qu'il retrouve ses amis, il se moque de lui. — Ce vieux fou tentait de me convertir… Et il ajoute, méprisant. — Non, je ne crois que ce que je vois. Le temps passe. Les parents du jeune homme pensent, qu'en grandissant, leur fils découvrirait qu'il était dans l'erreur. Le père ne lui pose plus de question, espérant qu'il reviendrait à la raison. Comme il ne fréquente plus ses anciens amis, on le croit guéri de son scepticisme. Un jour, son père lui dit. — Te voilà devenu grand, n'est-il pas temps pour toi, de fonder une famille ? Le fils baisse les yeux. — Fais comme tu le juges… C'était là les paroles d'un fils obéissant. — Tu as bien répondu mon fils, il est temps de te marier ! On lui construit une maison, à côté de la maison paternelle et on le marie. Les années passent. Il a des enfants. Il donne l'air de s'être rangé et de vivre comme tout un chacun, travaillant pour gagner sa vie, partageant les croyances et les habitudes de ses concitoyens… Mais en réalité, il n'a pas beaucoup changé : il donne l'apparence de se ranger à l'avis des autres, mais il est toujours sceptique… Son père finit par surprendre ces propos qui le mettaient, en colère, autrefois. — Je dois voir pour croire ! Il s'écrie aussitôt. — Mon fils, qu'est-ce-que j'entends-là ? Le fils se défend. — On m'a dit ça et ça… mais je dois d'abord le voir avant d'y accorder foi ! (à suivre...)