Désagrément n La livraison de lait a diminué ces dernières semaines, au point que, dès 9 h du matin, le sachet est introuvable chez les épiciers. A Alger, à Constantine, à Tizi Ouzou ou dans plusieurs régions du pays les clients n'ont d'autre choix que de se rabattre sur le lait en poudre ou le lait conditionné dans des packs qui reviennent plus cher. Il est à noter que l'ouest du pays a connu la même pénurie au mois de mai dernier. On incombe ces pénuries à la mauvaise répartition par région de la poudre de lait. Entre l'Ouest, le Centre et l'Est, il existe un écart des quotas. Selon certains observateurs, la rareté du lait en sachet sur le marché est le résultat de la crise qui dure depuis des mois entre l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), qui relève du ministère de l'Agriculture, et du Conseil interprofessionnel du lait (CIL), composé de 50 opérateurs entre éleveurs, collecteurs et transformateurs de lait. Les deux parties n'ont pas trouvé un terrain d'entente sur les quotas de lait attribués à chaque opérateur. Ce n'est que dernièrement que la situation a connu un dénouement. pL'Onil et le CIL ont pu, lors d'une réunion, arrêter les quotas à attribuer à chaque transformateur et c'est à partir de ce mois d'août que les professionnels recevront la matière première selon la région que chacun couvre. Les quotas ont été réajustés après un travail démographique qui a été élaboré, déterminant la capacité de transformation et de couverture des différentes laiteries du pays. Cet accord conclu entre l'Onil et le CIL interviendra pour éviter une pénurie de lait en sachet durant le ramadan, où la demande augmente considérablement par rapport aux autres mois de l'année. Même après le mois sacré, les deux parties sont appelées à se réunir de nouveau pour étudier la situation et revoir les quotas. Le conflit entre l'Onil et le CIL n'explique pas tout. Le prix de la poudre de lait qui a augmenté sur le marché international, le retard accusé dans les avis d'appel d'offres et de consultation des offres, et aussi au travail des laboratoires d'analyse, le détournement de la poudre de lait pour la fabrication des autres dérivés (fromage, yaourt, crème) ou vendue en l'état sur le marché informel sont aussi d'autres causes expliquant cette crise.