Conflit n Trois Libanais, deux soldats, un journaliste et un officier israélien ont été tués hier à la frontière entre Israël et le Liban dans des affrontements meurtriers sans précédent depuis 2006. Le mouvement Hezbollah a affirmé hier soir qu'il avait décidé de ne pas intervenir dans ces heurts ayant opposé les armées libanaise et israélienne mais a averti qu'il n'hésiterait pas à le faire en cas de «nouvelle agression» de l'Etat hébreu. Le puissant parti chiite s'est élevé contre l'«agression» israélienne. «Est-il possible de rester spectateur après ces agressions?» a demandé Hassan Nasrallah, son chef, dans un discours diffusé sur grand écran devant des milliers de ses partisans. «Partout où l'armée sera agressée et où se trouvera la Résistance (Hezbollah), celle-ci ne restera ni silencieuse ni disciplinée», a-t-il martelé. Il a précisé que les militants du parti avaient été mis «à la disposition de l'armée libanaise» mais que les combattants avaient reçu l'ordre de ne pas intervenir. «Nous leur avons dit : «Retenez-vous, ne faites rien», a-t-il dit. Le président libanais Michel Sleimane a réuni les responsables de la défense et décidé de porter plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce dernier, qui s'est réuni à huis clos, s'est dit «profondément inquiet» au sujet des affrontements et a rejoint l'appel à la retenue lancé par le secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon . Auparavant, un porte-parole militaire libanais a indiqué que deux soldats libanais, âgés de 31 et 39 ans, avaient été tués et quinze autres personnes avaient été blessées, sans préciser le nombre de civils et de militaires parmi les blessés. Le quotidien libanais proche du Hezbollah Al Akhbar a quant à lui annoncé la mort de l'un de ses journalistes, Assaf Abou Rahal, 55 ans, dans ces heurts. Côté israélien, l'armée israélienne a indiqué qu'un officier avait été tué et qu'un autre avait été grièvement blessé. Israël et le Liban se sont rejeté la responsabilité des violences, les pires à la frontière entre les deux pays encore techniquement en guerre depuis le conflit destructeur de 2006 entre l'Etat hébreu et le Hezbollah. «Les accrochages ont eu lieu vers midi dans le secteur d'Aadaissé, après que des soldats israéliens eurent tenté d'arracher un arbre du côté libanais», selon le porte-parole militaire libanais. Une patrouille israélienne a traversé la barrière de sécurité dans un territoire controversé près du village, situé dans le secteur est du sud du Liban, selon l'armée. «La patrouille ne s'est pas arrêtée malgré l'intervention de la Force des Nations unies au Liban (Finul) pour l'en empêcher. L'armée libanaise est intervenue en faisant usage d'armes à feu et de roquettes de type RPG», selon un communiqué. La Syrie a assuré le Liban de son soutien et l'Iran a condamné l'«incursion» de l'armée israélienne en territoire libanais. A l'été 2006, à la suite de l'enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens à la frontière, un conflit destructeur de 34 jours a opposé l'Etat hébreu et le parti chiite, tuant plus de 1 200 Libanais, en majorité des civils, et 160 Israéliens, en majorité des militaires.