Résumé de la 2e partie n Le détective, Sinclair Bruce, apprend par Mme Carrington que son collier et ses boucles en diamant ont été volés... Il aurait fallu d'abord poser une échelle au milieu de toutes les fleurs tropicales qui recouvrent la façade. Or, il n'y a pas une branche, pas une brindille de cassée. Et puis, comme souvent en Amérique, la propriété des Carrington est sans clôture. Ce qui veut dire,bien sûr qu'on peut entrer comme on veut mais aussi qu'on est visible de partout. En l'espace d'une minute, Sinclair voit passer au moins une douzaine de voitures sur la route à deux cents mètres. Non, décidément, c'est impossible. Beaucoup trop risqué. Reste la bonne. La dénommée Inès a apparemment tout de la vieille servante fidèle, dévouée corps et âme à ses patrons. Elle jure par la Madone et tous les saints de son Espagne natale qu'elle n'a rien à se reprocher. D'ailleurs Madame était là, en bas dans la pièce, à s'occuper des animaux. Personne n'aurait pu monter dans la chambre sans qu'elle l'aperçoive. Et quand Madame s'est absentée un quart d'heure pour faire une course c'est elle-même qui est venue de la pièce du bas. Elle est innocente ! Sinclair Bruce arrête là les protestations indignées d'Inès, prend congé de la maîtresse de maison et repart au volant de sa voiture avec un petit pincement de cœur, car il faut bien reconnaître que les choses se présentent mal pour Elisabeth. A moins d'admettre la culpabilité de la bonne, ce qui est peu vraisemblable après dix-neuf ans de loyaux services, le vol était tout bonnement impossible. Donc, c'est le cas sur dix : l'escroquerie à l'assurance. Sinclair Bruce essaie de se raisonner : Elisabeth Carrington est coupable, c'est l'évidence. Elle est belle, troublante et tout ce qu'on vou-dra, mais elle est coupable. Cette peur qui se lit dans ses yeux en est la meilleure preuve... Et pourtant, pourtant Sinclair est mal à l'aise. Des escrocs, il en a vu tant et plus. Eh bien, Elisa-beth ne leur ressemble pas. Il y a quelque chose en elle qui fait qu'on la croit. Et puis sa peur, ce n'est pas celle d'être découverte, on dirait que c'est la peur d'autre chose ou de quelqu'un... Sans s'en être rendu compte, Sinclair Bruce est arrivé sur Sunset Boulevard, la grande artère animée qui traverse tout Los Angeles. Pourquoi s'est-il mis en tête d'interroger les commerçants ? Par conscience professionnelle sans doute, et aussi parce que l'expérience lui a appris que la vérité provient souvent de recherches sans intérêt apparent. Les premières personnes qu'il interroge ne lui apprennent rien. Bien sûr, ils connaissent Mme Carrington, mais aucun n'a le souvenir de l'avoir vue le lundi précédent... Voilà maintenant un bureau de poste. Sinclair hésite un peu avant d'y entrer mais il a décidé de faire tout le boulevard sur cinq cents mètres.Alors, pas d'exception ! Bien que n'appartenant pas à la police officielle, le détective a le don de faire parler les gens. Il sait les mettre en confiance, et au bout de quelques instants ils sont généralement disposés à tout lui raconter. L'employé des postes n'échappe pas à la règle. — Mme Carrington ? Oui... Je crois bien... Elle est venue lundi matin vers dix heures et quart. Elle a déposé un paquet en recommandé. Sinclair Bruce bondit. — Un paquet ! De quelle taille ? — Je ne sais pas, moi. Gros comme une petite boîte, comme... — Comme un écrin à bijoux, par exemple ? — Oui, c'est ça, un écrin à bijoux. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois. Elle fait la même chose tous les six mois, toujours pour la même personne. — Et je sais bien que c'est indiscret, mais peut-on savoir le nom du destinataire ? (à suivre...)