Résumé de la 75e partie n Voulant rendre un enfant heureux, la reine, naguère cruelle et injuste, a chargé une domestique de remettre son collier au plus bel enfant de la ville. La domestique pense aussitôt à son enfant. Elle voit ce magnifique collier en or au cou de son fils… Un collier qui lui apporterait prestige et surtout richesse. «C'est un si beau collier…» Mais la reine a dit : «le plus bel enfant.» «Mon fils est-il beau ?», se demande la domestique. Elle soupire, aussitôt. «Hélas…» En effet, son fils est loin d'être beau : petit, noiraud, le visage osseux, les yeux proéminents, les dents saillantes, les cheveux crépus comme la toison d'un mouton. Et de plus, le malheureux est difforme ! Cependant, une fois à la maison, elle appelle son fils. — Viens, j'ai quelque chose à essayer sur toi ! Le jeune garçon arrive en courant. Sa mère sort le collier. — Qu'est-ce que c'est ? dit-il, émerveillé. — C'est un collier qui appartient à la reine. Elle lui accroche au cou. L'enfant se regarde dans un miroir. — Qu'il est beau ! s'exclame-t-il. Elle le regarde et elle a les larmes aux yeux. «Non, se dit-elle, je ne peux pas lui mettre le collier, la reine à qui je le montrerai me ferait de vifs reproches !» L'enfant, lui, l'interroge. — Dis-moi, pourquoi la reine t'a-t-elle remis son collier ? — C'est pour le réparer ! — Mais il n'est pas cassé ! Et il lui pose surtout cette question : — Et pourquoi me l'essayes-tu ? — La reine veut l'offrir au prince d'un royaume ami. Le garçon regarde le collier et dit, rêveur : — Ah, comme je voudrais que ce prince soit moi… Et il demande à sa mère. — Dis, comment as-tu trouvé le collier sur moi ! Elle soupire. — Il t'allait bien… — A-t-il amoindri ma laideur ? Elle le regarde et s'écrie : — Qui t'a dit que tu es laid ? — Les gens ne cessent de me le répéter ! — Eh bien, les gens se trompent ! Elle reprend le collier et n'ose pas regarder son fils, tellement il lui fait de la peine. A suivre K. Noubi