Prolifération n On assiste ces dernières années à un boom dans le domaine de la restauration, notamment les incontournables fast-foods qui poussent comme des champignons. Ces établissements aménagés de manière à offrir une restauration rapide gagnent du terrain sur les restaurants classiques. Désormais, le complet à l'escalope, le complet à la viande hachée, Panini, chawarma et différentes variétés de pizzas sont, entre autres, des aliments que l'Algérien consomme au quotidien. Absence de cantines au niveau des sites de travail éloignement des lieux de travail, manque de transport, parfois des horaires de travail mal adaptés… sont autant de raisons qui mènent l'Algérien droit vers ces lieux de restauration rapide dans l'espoir de gagner un peu de temps mais aussi économiser un peu d'argent. Il faut dire que l'avis des clients de ces lieux, que nous avons interrogés sur les secrets de leur préférence de ce mode de restauration à celui de la restauration traditionnelle, est mitigé. Ainsi, si pour certains, le facteur économique prime, pour d'autres, c'est le facteur temps qui les empêche de s'attabler et de prendre un repas équilibré. C'est le cas de Zidane, un jeune employé de la banque qui explique la raison qui a fait de lui un client malgré lui d'un fast-food se trouvant non loin de son lieu de travail. «Si je prends des sandwichs ou des pizzas pour mon déjeuner, ce n'est pas parce que je privilégie ce genre de nourriture mais plutôt parce c'est le seul endroit à proximité de mon travail qui propose de la nourriture, sinon j'aurais préféré prendre un plat dans un restaurant classique.» Ces contraintes du quotidien ont entraîné un changement de taille dans les traditions culinaires de l'Algérien qui préfère des pizzas dont le prix varie entre 200 et 400 DA ou des complets à 170-180 DA aux différente soupes, ragoûts et chtithas que proposent les restaurants classiques, dont la valeur nutritionnelle est nettement meilleure et à des prix moindres. Cet engouement pour la restauration rapide n'a pas laissé indifférents les patrons des restaurants traditionnels. Ceux-ci, voyant leur chiffre d'affaires dégringoler, n'ont pas hésité à adapter leur mode d'emploi aux exigences du marché et se convertir ainsi à la restauration rapide. Pourquoi pas ! Puisque l'investissement est moins coûteux et nettement plus rentable. Cependant, les restaurants «classiques» sont loin d'avoir dit leur dernier mot. Certains quartiers populaires de la capitale comptent beaucoup de ces restaurants qui opposent une farouche résistance face à la montée de la restauration rapide. C'est le cas par exemple à la rue de Tanger qui ne désemplit d'ailleurs pas de clients à la recherche de leurs plats préférés. Les prix qui se pratiquent ici sont plus bas que dans les fast-foods. Toutefois, devant cette multitude de choix des prix et des plats, le consommateur est-il bien servi ? Sa santé est-elle préservée ?