Selon des estimations, de 7 à 10% des hommes en Serbie sont victimes de violences conjugales, physiques ou psychologiques. «Je dois être le premier homme dans les Balkans à reconnaître avoir été battu par sa femme», admet un homme d'une cinquantaine d'années. «Ma femme et ses deux filles me battaient avec des battes de base-ball», poursuit cet homme qui a rejoint le centre d'accueil pour les hommes victimes de violences conjugales ouvert en 2009 par l'ONG Sécurité masculine. Sept hommes résident actuellement dans ce centre et un millier d'hommes s'est adressé à cette ONG depuis son ouverture. Selon cet homme, sa femme l'a battu pour l'accuser de violence conjugale et pouvoir s'emparer de ses biens. Il a souffert de blessures sérieuses et ressent à ce jour les conséquences de l'agression. Il lui a fallu des mois pour prouver que c'était lui la victime. Il a même été emprisonné pendant deux mois, suite aux accusations de sa femme. Son domicile, son centre d'élevage de chiens, tous ses biens sont restés à sa femme. «Tout cela résulte du refus des tribunaux de reconnaître que la violence conjugale contre les hommes existe aussi», estime une juriste. Le président de l'ONG Sécurité masculine explique que les hommes ont du mal à faire valoir leurs droits dans ce type d'affaire. La juriste avoue avoir été tentée de rire lorsqu'elle a entendu parler pour la première fois de cette ONG mais qu'elle a ensuite été surprise par le nombre de cas similaires à celui de cet homme.