l Malgré les assurances des uns et des autres, le ramadan de cette année ne s'annonce pas différent des précédents, pour ce qui est de la cherté des prix. Les ménages se préparent à voir leur budget lourdement greffé. 1 000 à 1 500 DA/jour est en effet le minimum requis pour qu'une famille moyenne puisse avoir une table correctement garnie. C'est en tous les cas ce que laissent prévoir les prix des produits alimentaires de large consommation tels que les légumes, les fruits, ainsi que la viandes, affichés sur les étals de nos marchés à deux jours seulement du début de ramadan. En effet, le panier journalier d'une famille moyenne composée de six personnes coûte pas moins de 1 000 DA, une somme à revoir à la hausse si l'on prend en considération l'augmentation «routinière» des prix durant le ramadan. Malgré les assurances de certains responsables dernièrement, les prix des produits alimentaires de large consommation flambent graduellement à l'approche du jour «j». Le prix de revient de la chorba, du bourek et du l'ham lahlou, rois de la «meïda du ramadan», risquent d'augmenter vu la tendance à la hausse des prix des légumes, fruits, viande, dioul et même des épices qui servent à la préparation de ces mets omniprésents à la rupture du jeûne. Le prix du poulet, fixé par l'Office national des aliments du bétail (Onab), chargé de l'opération de stockage de la viande blanche à 250 DA/kg, est actuellement cédé à 300, voire 350 DA/kg, ce qui est loin du prix annoncé par cet organisme dernièrement. Même chose pour la viande rouge, notamment fraîche, dont le prix risque de connaître une augmentation, et ce, malgré les grandes quantités qui ont été déjà importées de l'Inde et qui le seront encore durant le ramadan. Si l'on suppose que pour la préparation de la chorba, du l'ham Lahlou et des boureks, une famille de six membres consomme 500 g de viande rouge à 900 DA le kg, du frik à 220 DA le kg, du poivre rouge doux, pour colorer et donner une certaine saveur à la soupe traditionnelle du ramadan, à 400 et 600 DA/kg. A cela s'ajoutent les différents légumes, notamment la tomate, l'oignon, l'ail, la carotte, la courgette, etc. Par ailleurs, on suppose que cette famille consomme deux sachets de lait (50 DA), trois baguettes de pain (30 DA) et une bouteille de jus de (50 DA), 500 g de z'labia à 70 DA et 1 kg de raisin à 120 DA. Si l'on fait le calcul de ces quelques produits absolument nécessaires sur la «meïda du ramadan» de la famille algérienne, l'addition sera de 1 000 à 1 500 DA quotidiennement. Ainsi, durant tout le mois sacré une famille algérienne de six personnes a besoin d'au moins 35 000 DA pour vivre «modestement». Cependant, on se demande comment une famille peut débourser cette somme alors que le Salaire minimum garanti (Snmg), quoique revu à la hausse depuis janvier dernier, n'est que de 15 000 DA. Si certains «chanceux» reviennent chez eux avec des paniers débordant de fruits et légumes durant ce mois, d'autres en revanche reviendront le panier presque vide vu que la liste des produits inaccessibles devient de plus en plus longue, même pour les bourses moyennes. Ainsi, il faut être vraiment aisé pour pouvoir faire convenablement ses emplettes et remplir comme il se doit son panier pour avoir droit à une table bien garnie à l'heure du f'tour.