Le malaise n Défaite face au Gabon, trop d'absents, équipe méconnaissable, jeu insipide, désamour avec le public, un sélectionneur sifflé qui tourne le dos à la presse, à moins de trois semaines de la rencontre avec la Tanzanie, rien ne va plus chez les Verts. Les supporters des Verts ne reconnaissent plus leur équipe dont le football se dénature de match en match, et ce depuis plusieurs mois. C'est simple, depuis le fameux match référence contre la Côte d'Ivoire, lors de la CAN-2010 en Angola, les hommes de Rabah Saâdane, ont aligné sept défaites en neuf sorties (Egypte, Nigeria, Serbie, Eire, Slovénie, Etats-Unis et Gabon), pour une seule petite victoire (Emirats arabes unis, sur penalty 1 à 0) et un match nul (Angleterre, 0 à 0). Pis encore, sa défense, plutôt réputée solide, a encaissé 15 buts, alors que son attaque, toujours moribonde, n'en a marqué que deux seulement en neuf rencontres. Mais le plus inquiétant dans tout cela, c'est que la sélection ne propose plus un fond de jeu clair, et encore moins un projet de jeu séduisant. A chaque match, on se croirait au laboratoire de M. Saâdane, qui expérimente des tactiques peu convaincantes, des choix peu judicieux et cet insoutenable sentiment de ne plus voir le bout du tunnel. Résultat : l'équipe nationale a fini par exaspérer plus d'un, et son sélectionneur a consommé tout le crédit confiance, sympathie et soutien populaire qu'il avait savamment et patiemment construit depuis sa reprise en main de la sélection en 2007. A moins de trois semaines du premier match face à la Tanzanie, dans le cadre des éliminatoires de la CAN-2012, de gros nuages d'inquiétudes planent sur la sélection, et ce n'est pas le choix superstitieux – de revenir au stade Mustapha-Tchaker de Blida qui va forcément changer grand-chose à la donne, à moins d'une surprise que le destin des Verts nous a souvent offert ces derniers mois. En effet, et aux dernières nouvelles, le sélectionneur aurait confié à Zoheïr Djelloul, son plus proche collaborateur, qu'il avait regretté de jouer au stade du 5-Juillet et qu'il aurait décidé de retourner au stade Mustapha-Tchaker de Blida pour disputer les trois matchs des éliminatoires de la CAN-2012, estimant que cette enceinte est plus «clémente» et qu'elle a souvent porté chance aux Verts. Choqué par ce qu'il a enduré mercredi, Saâdane a bien compris qu'il a raté son examen du 5-Juillet, qui reste, qu'on le veuille ou non, une citadelle qui mérite d'être conquise pour prouver que l'Equipe nationale est au top, comme à ses plus beaux jours. En attendant donc le match de la Tanzanie, devenu toute une montagne, selon les déclarations du sélectionneur, le staff technique devra profiter de ce mois de ramadan pour faire le bilan réel de la sélection et entrevoir des solutions rapides afin que l'équipe puisse aborder ces éliminatoires dans de meilleures dispositions que celles constatées jusqu'à maintenant. Le suivi des joueurs sera l'un des points les plus importants vu que certains éléments seront d'ores et déjà absents le 3 septembre, à l'image du capitaine Antar Yahia (suspendu) et du milieu récupérateur Medhi Lacen (convalescent), et d'autres qui n'auront que quelques matchs de championnat dans les jambes. Sans compter la question lancinante concernant la panne sèche de l'attaque algérienne, que nous aurions voulu poser à Saâdane, mercredi, juste après le match, mais le patron des Verts, certainement touché par les sifflets et les quolibets du public, a préféré tourné le dos à la presse plutôt que d'assumer ses responsabilités en tant que professionnel et sélectionneur de la première équipe du pays. Dommage, car dans la vie et dans le football, il n'y a pas que des hauts, il y a aussi des bas qu'il faut gérer avec sagesse et intelligence. L'avis Belloumi : «C'est une rencontre qui n'avait aucun sens» Dans une déclaration à Eurosport.fr, l'ancien stratège des Verts, Lakhdar Belloumi, a parlé du dernier match de l'EN face au Gabon : «C'est une rencontre qui n'avait aucun sens. Pour moi, ce n'était ni un test, ni autre chose. Même si c'est un match amical, à mon avis, il faut le mettre aux oubliettes. Même le public n'était pas au rendez-vous, il fallait encourager l'équipe, et non pas au moindre faux pas commencer à siffler et à applaudir l'adversaire. Ce match Algérie-Gabon n'est pas venu à la bonne période. Pour ce qui est de la rencontre en elle-même, je dirais qu'il ne faut pas trop responsabiliser les joueurs par rapport au résultat, il ne faut pas les juger. Certains d'entre eux jouent leur premier match en sélection. Puis, le Gabon aussi a toujours été une bonne équipe. Si je ne me trompe, ils nous ont battus 4 ou 5 fois, alors qu'on ne les a gagnés qu'une seule fois. Et puis, cela n'aurait pas été bénéfique si on avait gagné sur un score lourd. Cette défaite nous poussera à nous poser des questions et travailler pour être parfaits lors des matchs officiels. Ce n'est pas dramatique pour moi de perdre, parce qu'il y avait des choses positives. Au minimum, le sélectionneur national a vu à l'œuvre ces nouveaux sélectionnés. À l'avenir, il ne peut pas se tromper sur le choix des joueurs.» Le rendement Ghilas a déçu Estevan L'entraîneur de l'AC Arles-Avignon, Michel Estevan, attend plus de son attaquant international algérien Kamel Ghilas. Prêté par Hull City à l'AC Arles-Avignon, Kamel Ghilas a pour l'heure laissé sur sa faim son nouvel entraîneur Michel Estevan. «Il a des qualités, c'est un bon joueur, mais il n'est pas du tout prêt, a déclaré le technicien à France Football. Il manque de repères et doit encore travailler. C'est un joueur qu'on m'avait vendu meilleur sur le côté, mais je ne suis pas convaincu. Je préférerais le voir dans l'axe. J'ai envie de le connaître encore plus», a conclu Estevan. La réception de Lens, samedi, devrait offrir une nouvelle chance au Fennec, il est vrai peu à son avantage la semaine passée à Sochaux.