Récompense n Le court métrage Khouya (Mon frère) de Yanis Koussim, a remporté le Prix du jury cinéma et jeunesse de la section Pardi di domani (Léopard de demain) du 63e Festival du film de Locarno, qui s'est tenu du 4 au 14 août. Produit par la société de production et de distribution M. D. CINE, le court métrage Khouya était «l'unique représentant du continent africain à participer au 63e Festival du film de Locarno, cette manifestation de renommée internationale, au même titre que les festivals de Cannes, de Berlin ou de Venise», a relevé la société de production. Le film raconte l'histoire de Yamina, Nabila et Imen, trois sœurs qui se font battre presque tous les jours par leur frère Tarek. Leur mère, témoin de cette violence, ne fait rien pour empêcher le drame que vivent ses enfants. Ce drame, qui se déroule dans l'anonymat d'un intérieur ordinaire algérien, ne tardera pas à basculer dans la tragédie. L'avant-première nationale de Khouya est prévue pour le mois de septembre prochain. Yanis Koussim, né à Sétif en 1977, décide d'être réalisateur au cours de ses études de droit. Il commence par réaliser des courts documentaires dans sa ville natale, puis à Paris. Il étoffe sa formation en travaillant en qualité d'assistant sur divers tournages, ce qui lui permet d'approcher des personnalités telles que Costa Gavras et Philippe Faucon. Il écrit en parallèle les scénarios du sitcom Nas m'lah city 3. En 2003, il réalise son premier court métrage de fiction intitulé Le plus beau de tous les tangos du monde avant d'entamer, en 2007, son deuxième court métrage Khti (Ma sœur) dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe». Ce film, qui met en scène l'internement psychiatrique d'une malade dont le comportement«libéral» choque son médecin traitant, une femme qui finit quand même par accéder au désir de la malade de «visiter la ville de nuit», a été primé à deux reprises en Algérie. Il a remporté le Prix du meilleur court métrage au Panorama du cinéma algérien de 2007 et le Prix de la meilleure réalisation au Festival du court métrage de Taghit. Ce film a également obtenu le Silver Award du court métrage au Festival International du Film de Damas, en 2008. Le réalisateur ne s'est pas arrêté là, puisqu'il vient de boucler le tournage d'un long documentaire intitulé Mon papa est une légende, un film produit par la société HKE qui relate l'itinéraire époustouflant de celui qui n'est autre que son père, une gloire du football local dans les années 60 et 70 : Messaoud Koussim, joueur dans la mythique équipe de l'ESS. Yanis Koussim n'a jamais cru «sérieusement que l'amour du cinéma vienne de l'école». Réaliste, il défend mordicus la production télévisuelle qui reste à ses yeux «le seul moyen de grande envergure pour s'exprimer en image et toucher le maximum d'Algériens» dans un contexte marqué par la chute du cinéma qui reste encore empêtré dans ses problèmes de salles et de financement.