Publication n La collection de dentelle à l'aiguille, «chbika», du Musée national des arts et traditions populaires (Mnatp) a été présentée à travers un ouvrage paru récemment. Les exemples des œuvres en «chbika» préservés au musée sont diversifiés et consistent en pièces d'habillement, essentiellement des robes pour fillettes, des chaussons, des bavettes, des cols de robe et des mouchoirs finement agrémentés de dentelle, ainsi qu'en ouvrages d'ameublement, tels que les serviettes, napperons, nappes et parements de portières. «Ces objets étaient soit entièrement créés en chbika, soit ennoblis avec des ornements exécutés en fils de coton ou parfois en fils de soie, note de raffinement et de prestige », est-il noté dans cet ouvrage bilingue (en arabe et en français) richement illustré. La majorité de ces pièces arborent des motifs généralement d'ordre géométrique, obtenus par l'emploi de différents points de base comme le point coulé, la bride avec ses différentes déclinaisons et le point feston qui est varié à l'infini. Parmi les motifs réalisés par la brodeuse, qui à l'instar de la tisseuse ou de la potière puise ses sujets dans son environnement, figurent : «swimmssa» (le triangle), «makrouta» (le losange), les deux en référence à la pâtisserie traditionnelle, «faracha» (le papillon), «khamsa» (la main), «wrikate» (trois feuilles), «adissette» (petits ronds évoquant les lentilles), «elyasmine» (le jasmin) ainsi que «ezkoko» (la pomme de pin), un élément puisé dans le recueil de l'art ottoman. «L'énumération des motifs reste longue et non exhaustive, chaque motif combiné à un autre engendre une nouvelle pièce, ce qui donne une chaîne infinie de combinaisons traçant ainsi le parcours du fil», a indiqué Mme Radia Drici, conservateur au musée chargée de la collection de dentelle, qui a ajouté que cet ouvrage livre une «typologie importante d'un savoir-faire et de procédés d'apprentissage parfois révolus». Par ailleurs, il faut noter que le musée national des Arts et Traditions populaires possède plusieurs collections (broderies, poteries, bijoux, tableaux …). Il abrite de rares pièces en broderie algérienne représentant l'habillement et l'ameublement. Ces pièces sont brodées en fil de soie fil d'or sur de l'étamine, toile de lin ou de la soie et du voile. Certaines techniques remontent à l'époque ottomane. Les motifs sont en général d'ordre floral, en forme d'arabesques (broderie algéroise) ou géométriques stylisés. Il possède également une collection très riche de poterie: de la poterie de M'sirda à l'ouest à celle des Aurès, en passant par celle de la Kabylie, le Constantinois le grand Sud. Cette poterie est pour la plupart fabriquée sans tour, et est décorée. Chaque région possède son propre répertoire décoratif et ses propres formes, réalisées selon des besoins utilitaires spécifiques. En outre, le musé dispose d'un service photothèque et d'une bibliothèque riche en archives. Il a également réalisé des cartes postales à partir d'objets de collection.