Résumé de la 2e partie n L'oncle Joseph va-t-il assister à la conférence qui va se tenir ? La conférence finirait, comme les autres, dans une atmosphère de suspicion accrue et d'incompréhension foncière. Seulement, cette fois un nouvel élément intervient. Si l'histoire fantastique de Carmichaël est vraie… Il s'interrompit. — Mais elle ne peut pas l'être ! s'écria Crosbie. Vous l'avez dit vous-même, monsieur : elle est fantastique ! Elle l'est trop ! Dakin gardait le silence. Des souvenirs lui revenaient : un visage aux traits bouleversés, une voix qui disait des choses incroyables. Et il se rappelait les mots qu'il avait lui-même prononcés : «Ou le meilleur de mes agents, celui sur lequel je puis le plus compter, est devenu fou, ou il dit vrai… et alors…» — Pour Carmichaël, reprit-il, la question ne se posait plus. Tout semblait confirmer son hypothèse et c'est pour cela qu'il tenait à aller chercher sur place les preuves dont il avait besoin. Ai-je eu ou non raison de le laisser partir ? Je l'ignore. S'il ne revient pas, il ne me restera que l'histoire que Carmichaël m'a contée, et il la tenait lui-même de quelqu'un. Est-ce suffisant ? J'en doute fort... Elle est tellement fantastique! Mais si le 20, Carmichaël est à Bagdad, s'il est là pour dire ce qu'il a vu et produire ses preuves. — Ses preuves ? Dakin fit un lent signe de tête. — Out ses preuves ? Il les a ! — Comment le savez-vous ? -- Le message convenu. Il m'est parvenu par Sallah Hassan. Je cite textuellement. : «Un chameau blanc chargé de ballots d'avoine traverse la Passe.» Après un court silence, Dakin reprit : — Carmichaël a donc ce qu'il était allé chercher là-bas, mais son départ a donné l'alerte et l'on est à ses trousses. Quel que soit le chemin qu'il prenne pour rentrer, on le guettera sur la route et, ce qui est plus dangereux encore, on l'attendra ici s'il le faut. Qu'il franchisse la frontière et un cordon sera tendu autour des ambassades et des consulats. Ecoutez ! Attirant à lui quelques-uns des journaux qui couvraient son bureau, Dakin poursuivit, les yeux sur les feuilles : — Un Anglais qui se rendait en automobile de Perse en Irak est assassiné par des bandits... Ils ont bon dos, les ban-dits !... Un marchand kurde qui descendait des montagnes est tué dans une embuscade. Un autre Kurde, Abdul Assan, suspecté de se livrer à la contrebande des cigarettes, est abattu par un gendarme. On retrouve, sur la routa de Rowanduz, le cadavre d'un inconnu, identifié par la suite comme étant celui d'un conducteur de camion, un Arménien. Fait à noter, pour tous ces individus, le signalement est le même, à peu de chose près, et il correspond à celui de Carmichaël. Ils veulent l'avoir et, dans le doute, ils ne s'abstiennent pas. Dès qu'il sera en Irak, les risques seront pour lui plus considérables encore. Il lui faudrait se méfier de tout le monde : du jardinier de l'ambassade aussi bien que du valet de pied du consulat, comme des employés de l'aérodrome, de la douane des gares, des hôtels, etc. Un cordon, je vous dis, et serré ! (à suivre...)