Résumé de la 4e partie n En Irak, les risques seront plus considérables pour Carmichaël. Il lui faudrait se méfier de tout le monde… Crosbie n'essayait pas de dissimuler sa surprise. — Vraiment aussi serré que vous le dites monsieur ? — Aucun doute là-dessus ! répondit Dakin. Même chez nous, il y a eu des fuites et c'est ce qui est grave ! Comment serais-je sûr que les dispositions que nous avons prises pour assurer le retour de Carmichaël à Badgad ne sont pas déjà connues de l'adversaire ? Comment pourrais-je affirmer qu'il n'y a pas, dans notre organisation, des gens qui sont à la solde des autres ? — Vous... soupçonnez quelqu'un ? De la tête, Dakin fit non, à la grande satisfaction de Crosbie. — En attendant, demanda encore Crosbie, nous poursuivons ? — Oui. — Quid de Crofton Lee ? — II vient à Bagdad. — Décidément, dit Crosbie avec un sourire, tout le monde vient à Bagdad. Même l'oncle Joseph, si je vous en crois, monsieur ! Seulement que quelque chose arrive au président pendant son séjour... — Il ne doit rien y arriver. C'est à nous d'y veiller ! Nous ne sommes ici que pour ça ! Crosbie parti, Dakin, resté assis à son bureau, murmura : — Réunion à Bagdad... Puis, prenant son stylo, il traça sur une feuille de carnet un cercle au milieu duquel il écrivit le mot «Bagdad». Après quoi, il dessina un chameau, un avion, un paquebot et une locomotive, tous les quatre se dirigeant vers le centre de la circonférence. Il ajouta au tableau, dans un coin, une toile d'araignée sur laquelle il inscrivit un nom : Anna Schecle. II mit sous le tout un grand point d'interrogation ; puis, prenant son chapeau, il quitta son bureau. Dans Rashid Street, deux passants qu'il croisa se retournèrent sur lui. — Qui est ce monsieur ? demanda le premier. — Lui ? dit l'autre. C'est Dakin ! Il travaille dans une compagnie pétrolière. Un brave type mais un paresseux. Je ne sais s'il boit, comme on le prétend, mais je suis sûr qu'il n'arrivera jamais à rien. Pour faire son chemin ici bas, il faut se secouer ! — Vous avez le rapport concernant la propriété Krugenhorf, mademoiselle Scheele ? — Oui, monsieur Morganthal. Miss Scheele apporta le dossier à son patron. — Satisfaisant, j'imagine ? — Je le crois monsieur Morganthal. — Schwartz est ici ? — Il attend dans l'antichambre. — Dites qu'on le fasse entrer ! Miss Scheele appuya du doigt sur un bouton d'appel. — Vous aurez besoin de moi monsieur Morganthal ? — Non, mademoiselle Schiele, je ne pense pas. Anna Schiele quitta la pièce sans faire le moindre bruit. C'était une blonde platinée mais pas du genre séduisant : des cheveux de lin mais tirés en arrière et noués en chignon sur la nuque, de beaux yeux bleu pâle malheureusement cachés derrière des verres d'une épaisseur énorme et un visage aux traits fins mais dépourvus d'expression. (à suivre...)