Hommage n L'APC de Sidi M'hamed a organisé, hier mardi, une cérémonie en l'honneur de Khelifi Ahmed, le maître incontesté de la musique saharienne. La salle de conférence de la commune, qui a abrité cette cérémonie, était pleine à craquer. Des comédiens, à l'instar de Mohamed Adjaimi, Farida Saboundji, Saïd Hilmi, Kaci Tizi Ouzou et Bahia Rachdi, des réalisateurs, écrivains, députés, représentants de plusieurs associations et ministères, à l'instar du secrétaire général du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, ont tous tenu à marquer leur présence. Le seul et grand absent était bel et bien Khelifi Ahmed. «Il est malade, il s'est excusé de ne pas pouvoir se déplacer. Hier (avant-hier, ndlr), il m'a accueilli chez lui et nous avons discuté durant une trentaine de minutes. Nous sommes fiers de l'avoir rencontré et nous aurions aimé qu'il soit ici avec nous mais voilà que son âge avancé et sa maladie l'ont empêché de venir. Mais nous avons l'honneur d'accueillir ici parmi nous ses enfants et plusieurs membres de sa famille», a indiqué d'emblée M. Mokhtar Bourouina, le président de l'APC de Sidi M'hamed. La cérémonie a été entamée avec la projection d'un documentaire retraçant le parcours de ce grand artiste et interprète de la poésie saharienne avec des témoignages de ses frères et sœurs, son fils aîné mais aussi plusieurs chanteurs, compositeurs et personnes qui l'ont côtoyé, à l'instar de Noubli Fadhel. «Mon père est passionné par la musique. Il a chanté le pays, l'amour avec un grand A et la dignité. C'est un homme d'une grande modestie qui a toujours fréquenté toutes les couches de la société algérienne. Il a sillonné tout le territoire national. C'est un homme de l'Algérie profonde et il a été en contact avec les hommes de lettres et de culture», témoigne Mohamed Amine, son fils aîné. Avant de lui remettre le burnous de Sidi M'hamed, M. Bourouina a souligné, dans une brève allocution prononcée à cette occasion, que c'est «une fierté pour l'APC d'honorer un grand chanteur comme Khelifi Ahmed, qui a quitté la scène pour des raisons de santé. Que Dieu lui prête longue vie.» «La mairie de Sidi M'hamed organise chaque année, depuis 2005, une cérémonie en l'honneur des artistes et des hommes de lettres qui y résident. Cette année, mon père, le grand chanteur Khelifi Ahmed, a eu l'honneur de recevoir le burnous de Sidi M'hamed au titre de sa contribution à la promotion de la musique algérienne. Nous sommes extrêmement honorés par cet hommage, car c'est notre collectivité locale, là où réside Khelifi Ahmed depuis 1942 qui a pris cette initiative. Donc, c'est important que ce geste noble émane de la mairie où il réside», nous a déclaré son fils en marge de cette cérémonie. «C'est un geste noble de la part de la commune de Sidi M'hamed et j'espère qu'il y aura une continuité et que d'autres grands artistes seront honorés», nous a dit, pour sa part, Mohamed Adjaimi. Rappelons, par ailleurs, que Khelifi Ahmed, de son vrai nom Abbas Ahmed, est né en 1921 à Sidi Khaled, près d'Ouled Djellal, dans la région de Biskra. Il n'a jamais connu l'école française. Son instruction fut assurée par l'école coranique, mais il fera une intrusion bien plus tard au conservatoire de musique.