De notre bureau : Débat n L'administration du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou a organisé une journée d'information et d'éducation sanitaire sous le thème «Comment passer un ramadhan en bonne santé», à neuf jours de la fin de ce mois de carême. Un proverbe dit : «Il n'est jamais trop tard pour bien faire», et apparemment l'administration du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou a décidé de le suivre. Ramadan oblige, la rencontre qui a eu lieu mardi passé au niveau de l'auditorium a été également marquée par l'absence de deux médecins conférenciers sur les cinq programmés. Côté assistance, la salle était clairsemée. Le Dr Ouardane, premier intervenant, a axé sa communication sur le jeûne des diabétiques : un sujet délicat lorsqu'on sait que des diabétiques ne respectent pas l'interdiction de jeûne de leur médecin et s'exposent à des risques qui peuvent parfois leur être fatals. Selon des données qu'il a pu collecter, le Dr Ouardane dira que pas moins de 43% des diabétique de type 1, c'est à dire insulinodépendants, jeûnent, ce qui est très dangereux pour eux. Pour les diabétiques de type 2 (qui suivent un traitement par voie orale), le taux est de 78%. Il dira que les risques d'hyperglycémie sont multipliés par 5 voire par 7 (selon le type de diabète) chez les diabétiques en période de jeûne. Par ailleurs, un quart des patients modifient leurs doses durant le Ramadhan. Le même médecin dira que seul le médecin traitant peut décider si le patient est en mesure de jeûner ou pas et chaque diabétique est un cas à part. Il est toutefois clair que les diabétiques insulinodépendants ne doivent, en aucun cas, jeûner car ils risquent de faire une hyperglycémie, des thromboses (à cause de la viscosité sanguine) et d'avoir une aggravation des complications. Quant aux diabétiques de type deux, ceux qui présentent une situation stable, ils peuvent jeûner mais en faisant d'abord une évaluation médicale pour que les médecins puissent trancher cette question sans que la vie du patient ne soit exposée à un quelconque danger. Le professeur Messadi a parlé, quant à lui, du problème des pathologies respiratoires durant le Ramadhan. Il dira que toute personne atteinte d'une maladie respiratoire chronique doit absolument s'abstenir de jeûner pour ne pas mettre sa vie en péril. Une interdiction qui s'applique aussi aux patients dont la maladie peut être aggravée ou la guérison ralentie par le jeûne. «La seule personne qui doit décider si le malade peut manger durant le Ramadhan est le médecin. Les personnes âgées doivent aussi prendre l'avis de ce dernier», dira-t-il avant de souligner qu'«il n'existe pas de listing des maladies abstentionnistes de jeûne. Chaque malade devant être considéré individuellement». Le Dr Badaoui, qui a évoqué le jeûne chez les insuffisants rénaux, dira que ceux qui sont dialysés ne doivent pas jeûner. Par ailleurs, note-t-il, pour certains cas, le médecin peut prescrire des médicaments à longue action, notamment pour les personnes ayant subi une greffe et qui peuvent jeûner. Le Dr Ouardane dira que les malades sont soumis à une pression psychologique sociale et culturelle qui les conduit à exposer leur vie au danger. Il souhaite que ce genre de malades soit préparé deux, voire trois mois avant le Ramadan. «Les imams, les médecins et la société ont un rôle important à jouer dans cette problématique». Incendies 1 370 arbres fruitiers brûlés en une journée La journée du 27 août passé a été marquée par un nombre important de feux qui se sont déclarés dans plusieurs localités de la wilaya. Durant cette journée caniculaire, où les températures ont frôlé les 40° C, pas moins de 1 370 arbres fruitiers ont été dévorés par les flammes. Selon un bilan des interventions de la protection civile durant ladite journée, sur ces 1 370 arbres fruitiers, près de la moitié, soit 520, sont des oliviers. Les localités concernées par ces incendies sont Draâ ben Khedda où le feu qui s'est déclaré au lieudit les Toumi a détruit 510 arbres fruitiers. A sidi Ali moussa, dans la commune de Souk El-Tenine, le feu qui a parcouru une superficie de deux hectares, a brûlé 140 arbres fruitiers à Iâfadjene dans la commune de Boudjima, ce sont 150 oliviers qui sont partis en fumée. Le feu a également détruit 15 ha de maquis. Le feu, qui s'est déclaré le même jour à Tagounit dans la commune d'Aït Yahia, a ravagé 6 ha de broussailles et 200 arbres fruitiers. Dans la commune d'Aït Khellili, 15 ha de maquis et 100 oliviers ont été détruits par les flammes. A Ifigha, ce sont 2 ha de maquis et 20 oliviers qui ont été calcinés et dans le village Meslouv dans la commune de Mekla un incendie a ravagé 250 oliviers et 5 ha de broussailles. Outre ces feux qui ont touché les arbres fruitiers et les oliviers, le même bilan de la Protection civile fait état de la destruction par les flammes de 3 ha de chêne-liège et 4 ha de maquis près du village Tacherouft dans la commune de Yakourène. Il est à rappeler que chaque été les incendies détruisent des centaines, voire des milliers d'arbres fruitiers, notamment des oliviers dans la wilaya de Tizi Ouzou, ce qui suscite l'ire des agriculteurs. L'été passé a été émaillé par un incident dans la commune de Tadmaït quand les propriétaires d'une oliveraie qui surveillaient leur verger pour le protéger de l'incendie ont surpris deux gardes communaux en train d'y mettre le feu. En colère, les propriétaires ont passé à tabac les pyromanes, blessant l'un d'entre eux grièvement et le laissant dans un état comateux. Il est aussi à souligner que ces incendies risquent de compromettre les efforts engagés par l'Etat pour relancer l'agriculture de montagne, vocation de la wilaya de Tizi Ouzou, dans le cadre de la réhabilitation des produits du terroir et des contrats de performance. Par ailleurs, les agriculteurs doivent contracter des assurances afin de pouvoir se faire rembourser en cas d'incendie ou face à tout autre risque. Commerce informel Des prix vraiment attractifs… l Les vendeurs informels qui ont transformé la ville de Tizi Ouzou en un immense bazar, où l'on peut tout acheter, font le bonheur des familles aux petites bourses grâce aux prix abordables qu'ils pratiquent. D'ailleurs, si pendant ce Ramadhan les prix des légumes n'ont pas flambé, c'est quelque part grâce à eux, car ils ont continué à afficher les mêmes prix au moment où les commerçants déclarés au registre du commerce ont doublé et même triplé les leurs le premier jour du mois sacré. Cette différence de prix attire de nombreux consommateurs comme c'était le cas ce week-end au marché informel de la rue de la Paix, au vu des prix attractifs pratiqués pour une marchandise de très bonne qualité (notamment pour ce qui est des fruits et légumes). Cela n'a rien d'étonnant, c'est même normal. La dégradation du pouvoir d'achat et l'inflation touchent toutes les familles à faible et moyen revenus.