Melou Lengaouis, dite Aïcha, une enfant d'à peine 12 ans, aînée de deux sœurs et un frère, dont le père, Laïbodh Lengaouis, ne travaille même pas, a été percutée par un jeune chauffard d'un 4x4 (Toyota) le 11 mars 2008 alors qu'elle sortait de son établissement scolaire dans la ville de Ain Guezzam, distante de 400 km de Tamanrasset, chef-lieu de wilaya. Au lieu de l'évacuer vers un centre de santé, le “conducteur” (effrayé ?) s'enfuit en revanche avec son bolide laissant l'enfant pour morte. Aussitôt avisé, le directeur de l'établissement où Melou était scolarisée, évacue l'enfant vers l'hôpital. Plusieurs fractures seront relevées au niveau du fémur, outre des blessures et un déboîtement au bassin. Après sept mois à l'hôpital de Tamanrasset où elle a subi des interventions chirurgicales mais “infructueuses”, l'enfant a été transférée au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou (plus de 2 000 km), faute de place à Mustapha-Pacha d'Alger. Depuis un mois et demi, Melou est donc suivie médicalement à Tizi Ouzou et reçoit quotidiennement les soins nécessaires, ainsi que des visites de son oncle paternel, étudiant à l'université Mouloud-Mammeri, celles de membres, notamment des femmes, d'une association dite des Amis de la route, basée à Tizi Ouzou. Selon le président de cette dernière, M. Chérif Keddam, la famille de Melou a déposé une plainte au tribunal de Tamanrasset contre le “chauffard”, formellement identifié, moins d'un mois plus tard par les services de sécurité. Cette famille reproche audit chauffard le grief de “délit de fuite”, notamment, tout en regrettant la liberté dont il jouirait actuellement en disposant et de son permis et de son bolide qu'il continuerait à conduire “normalement” et… impunément. À en croire l'oncle paternel de l'enfant, pour l'exécution de la plainte de la famille, le tribunal de Tamanrasset aurait demandé aux plaignants de joindre un “certificat du taux d'incapacité” pour l'enfant accidentée, que devrait établir le CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. Mais à ce niveau, l'on penserait, en revanche, selon le président de l'association des Amis de la route, qu'un tel document devrait être demandé par le tribunal de Tizi Ouzou, après sa saisine par celui de Tamanrasset, pour dire que les choses doivent d'abord être traitées entre les institutions de justice des deux wilayas. En tout état de cause, l'enfant, dont les parents vivent dans des conditions sociales des plus précaires, aura, jusqu'ici, perdu près d'une année et demie (15 mois précisément) dans sa scolarité, outre le calvaire de toute cette durée sur les lits d'hôpitaux. Un hommage n'est jamais assez rendu en tout cas à tout ce personnel soignant du CHU Nedir-Mohamed et aux animateurs, hommes et femmes, de l'association des Amis de la route et d'autres citoyens à Tizi Ouzou, qui prodiguent et entourent Aïcha de tous les soins qu'une famille pourrait apporter à son enfant. Melou retrouve ainsi en eux, assurément, une seconde famille et toute la solidarité et l'affection que ne peut lui donner sa propre famille à partir de la lointaine Aïn Guezzam. Devant prendre part du 22 au 29 juin courant à Rotterdam (Hollande) au Congrès mondial de la sécurité routière, organisé par la Prévention routière internationale (PRI) sous le thème “La conduite chez les jeunes”, le président de l'association les A mis de la route de Tizi Ouzou, Keddam Chérif, a indiqué à Liberté qu'il fera de son mieux pour aider la famille de cette enfant à recouvrer ses droits.