Cérémonie n Une soirée en hommage au musicien, chef d'orchestre et compositeur Haddad El Djillali, décédé il y a vingt-cinq ans, a été organisée hier au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, Alger, par l'association artistique et culturelle «Le Troisième millénaire». «C'est un honneur pour notre association de rendre ce vibrant hommage à Haddad El Djillali, un homme d'une grande valeur, qui a enrichi le patrimoine national culturel avec un grand nombre d'œuvres et qui a été à l'origine de la carrière d'un nombre important d'artistes», a indiqué le président de l'association «Le Troisième millénaire», le comédien Sid Ali Bensalem, en mettant en exergue la carrière de l'artiste défunt. «J'ai effectué de longues tournées à travers le territoire national avec Haddad El Djillali et j'ai eu à apprécier aussi bien ses qualités humaines que professionnelles», a affirmé de son côté l'artiste Brahim Bahloul, président de l'association artistique «El Djazira», mettant en valeur «le talent, la rigueur dans le travail, la modestie et la gentillesse de cet homme de l'art qui a tant donné à la musique algérienne». «Il était à la fois très sociable et très rigoureux avec les artistes desquels il exigeait une maîtrise parfaite du solfège», a confié Brahim Bahloul, rappelant le succès que connaissait également Haddad El Djillali auprès du public qui lui vouait «une grande admiration». «Haddad El Djillali faisait tout. Il composait la musique, écrivait les paroles et dirigeait l'orchestre. C'était une école», a relevé pour sa part le chanteur Mohamed Oujdi, rappelant que Haddad El Djillali «a lancé de nombreux artistes, qui, encore aujourd'hui, se souviennent avec une certaine émotion de cet artiste de talent et de sa grande générosité». «Il dirigeait une troupe d'une quarantaine de musiciens et une chorale dont je faisais, au début, partie», a indiqué Oujdi, qui a «tenu à rendre un grand hommage» à ce compositeur et chef d'orchestre qui a été à l'origine de sa carrière ainsi que celle de plusieurs autres artistes, comme Mohamed Lamari, Deriassa, Anissa, Djida, Abderrezak Bouguettaya et tant d'autres. «Je dois ma réussite dans la chanson à Haddad El Djillali, qui a créé un genre musical répondant à ma personnalité. Il m'a composé la chanson Ayamna el hiloua, qui a eu un énorme succès puisque le disque a été vendu à cinquante mille exemplaires», a confié l'artiste Lamari, en ajoutant : «C'était un artiste complet.» La soirée, à laquelle a assisté sa fille Karima Haddad, qui s'est dit «très émue par cet hommage», a été animée par une pléiade d'artistes de renom, tels que Lamari, Oujdi, Nardjess, ainsi que l'orchestre de l'association «El Djazira». Né le 14 septembre à Tablat (Médéa), Haddad El Djillali avait suivi des cours à l'école coranique ensuite à l'école primaire de son quartier. A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il s'est installé à Alger avec son frère. Ayant de grandes prédispositions musicales, il a intégré la troupe de Abdelhamid Ababsa en qualité de chauffeur. Le maître Ababsa découvre le talent de l'artiste et il devient alors musicien, maniant avec dextérité son instrument fétiche l'accordéon.