Echec n La lutte et la prévention contre les différents types de cancer a eu, ces dernières années, la part du lion dans les discours des responsables du secteur de la santé, sans que les promesses et engagements ne soient traduits par des actions concrètes. Des malades, rencontrés au CPMC, qui continuent à souffrir en silence, n'espérant plus rien d'aucun nouveau discours, nous ont confié : «Nous en avons marre des promesses des responsables. Des projets de nouvelles structures annoncés depuis plus de cinq ans n'ont pas encore vu le jour. Nous préférons que les responsables se taisent et nous laissent à notre sort... C'est mieux que de tenter de nous gaver de discours creux». Les graves défaillances constatées en matière de prise en charge et de manque de médicaments ont poussé plusieurs d'entre eux à se résigner à leur sort, se contentant de prières quotidiennes pour que leur calvaire finisse un jour. En effet, les discours prometteurs et pleins d'engagements et de détermination des responsables ne manquent pas face à une maladie qui continue à faire des ravages dans notre société. Et le nombre de cancéreux augmente de manière vertigineuse à cause de l'incapacité des infrastructures existantes à réaliser des diagnostics précoces et une prise en charge idoine des malades. Selon les associations d'aide aux cancéreux, une grande partie des malades arrive au stade final, ce qui rend leur prise en charge très délicate, nécessitant beaucoup de moyens et réduisant leurs chances de guérison. Les cinq centres fonctionnels, pourtant dotés de tous les moyens nécessaires, à travers le territoire national n'arrivent pas à satisfaire la demande de plus en plus croissante. Une pression à la limite du supportable est exercée sur ces centres, ce qui se répercute inéluctablement sur la qualité des soins qui y sont prodigués. Ce qui est encore plus frappant c'est que les autorités ont toujours fait montre de leur prise en considération de cet élément, sans mettre en œuvre une politique de concrétisation des projets. En 2005, l'ex-ministre de la Santé, Saïd Barkat, avait annoncé la réalisation de 15 centres anticancer (CAC) à travers différentes régions du pays. Des structures qui devaient être opérationnelles, selon le même responsable, avant la fin 2009. Cinq ans plus tard, ces projets qui devaient permettre de soulager la douleur des malades, demeurent au stade de… projets ! Récemment encore, en début juillet 2010, le tout nouveau ministre du secteur, Djamel Ould Abbès, a affirmé la détermination de son département à «relancer le plan national de lutte contre le cancer». Cette fois-ci, M. Ould Abbès a affirmé que les 15 centres anticancer en projet seraient opérationnels avant fin 2011 ! Une entreprise impossible, selon les observateurs, et le discours n'est fait que pour rassurer momentanément les malades. En attendant une politique adéquate, le cancer, lui, continue de gagner du terrain. D'ailleurs, pas moins de 40 000 nouveaux cas ont été enregistrés en 2009, un chiffre qui risque d'atteindre les 50 000 en 2012, selon les prévisions des spécialistes, si rien n'est fait pour remédier à cette situation catastrophique.