u Fatima, femme rurale, veuve à 26 ans seulement, vivant chez ses parents, s'est remarié juste après l'Aïd dans une grande ville urbaine. «Bien que j'habitais dans une ville suburbaine, je n'ai jamais réussi à me passer de mes traditions. A la seule différence que je ne sortais pas les troupeaux ni trayais les vaches. Mon défunt mari, fellah, s'en occupait à ma place. Je me contentais de préparer les repas et de faire mon ménage.» Sur ses habitudes actuelles, elle ajoute : «Maintenant, je ne sors que rarement. J'aide ma mère à trier le blé et l'orge qu'on sèche au soleil dans notre cour. Sinon, je regarde les programmes télévisés de la chaîne nationale. La seule que nous avons malheureusement !» Fatima nous confie s'adonner à la broderie, au crochet ou aux aiguilles pour passer le temps, non sans un soupir de regret : celui de ne pas être allées à l'école, sa sœur et elle-même, à cause de l'oued en crue chaque hiver. Ses soirées, elle les passe inlassablement à déguster des tasses de thé avec du «m'semen» ou de la «m'takba»... Des légumes cueillis à 6h du matin u Sur le chemin du retour, à notre passage à Aifer, nous avons voulu faire un crochet du côté de khalti Khadidja, 65 ans, pour en savoir davantage sur les traditions de la région durant le mois sacré. A notre regret, nous ne la trouvons pas chez elle. Nous nous rappelons alors qu'elle nous avait confié qu'à Aifer, les femmes se levaient à 6h du matin pour cueillir les légumes de saison pour la préparation du repas du jour. Les unes nettoient les écuries, les autres s'occupent du cheptel et d'autres, enfin, se chargent du séchage des amandes et des figues. Après une bonne sieste, elles préparent leur pain traditionnel cuit dans des fours en argile dits «koucha». Elles roulent leur seksou (couscous) de semoule, de glands ou de blé sans avoir jamais recourir à celui industriel. Elles confectionnent généralement une bonne «assida», à base de beurre de vache et de miel pur, et de la chorba «mermez»ou «f'rik» et des plats modernes en parallèle...