Mutation n Les temps ont vraiment changé pour l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa), connue jadis sous l'appellation Régie syndicale du transport algérois (RSTA). D'entreprise agonisante qui a failli être dissoute, elle est devenue une compagnie très dynamique à la faveur du lancement par le gouvernement d'un programme visant à injecter du sang neuf dans le domaine du transport public des voyageurs. Ainsi, l'Etusa a bénéficié d'un important budget qui lui a permis de renouveler complètement sa flotte. Ce qui a rendu possible l'ouverture de nouvelles lignes et la réouverture de celles suspendues aux plus forts moments de la crise. Sur ce registre, une navette desservant l'aéroport Houari-Boumediene à partir du centre d'Alger a été mise en place en réponse à une demande exprimée par de nombreux citoyens. Dans le cadre de son redéploiement, l'ex-Rsta a également renoué avec le transport universitaire, l'année dernière, avec l'acquisition de 275 nouveaux autobus de type 100 L 6 auprès de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI). Sur un autre plan et pour diversifier ses ressources, la plus importante entreprise publique de transport urbain de voyageurs au niveau national a conclu des contrats publicitaires avec des opérateurs économiques nationaux intéressés par l'affichage d'encarts sur bus. Dans un proche avenir, l'Etusa compte également ouvrir de nouvelles lignes dans certaines communes de la wilaya d'Alger, à l'instar de Bab Ezzouar où, dit-on, de «nouveaux besoins en matière de transport se sont exprimés à la suite de l'érection de nombreux nouveaux lotissements et centres commerciaux». Il est aussi question d'introduire incessamment la billetterie électronique et du lancement de cartes d'abonnement hebdomadaires et annuelles renouvelables, afin de lutter contre le phénomène de la fraude et permettre aux usagers de voyager à moindre coût. Toujours est-il que les citoyens ne semblent toujours pas satisfaits des prestations de l'opérateur public. Beaucoup d'entre eux dénoncent, en effet, le non-respect des horaires de départ et d'arrivée des bus, la cessation des navettes après 20h et le comportement «inadmissible» de certains agents. Même s'ils reconnaissent que des améliorations ont été enregistrées ces derniers mois, ils ne manquent pas de souligner que beaucoup reste à faire. Ce qu'ils n'arrivent pas à comprendre surtout, c'est pourquoi l'entreprise a procédé à l'augmentation de ses tarifs alors que les problèmes posés n'ont pas été résolus.