Résumé de la 14e partie n Tahar est de plus en plus malade : il accepte d'aller faire le bilan que le deuxième médecin lui a prescrit mais il a refusé que sa femme l'accompagne. Il revient plus tard que prévu. Il lui a téléphoné de la clinique pour la rassurer mais elle ne s'est calmée qu'en le voyant rentrer. — Tu as vu un médecin? demande-t-elle. — C'est un médecin qui m'a fait la prise de sang, dit-il. — Peut-être qu'il t'a dit quelque chose… — Que veux-tu qu'il me dise ? Il faut attendre les résultats des analyses, mais on m'a dit que ce sera long. Le médecin qui m'a demandé le bilan a mis trop de choses ! Ils vont donc attendre. Tahar va même reprendre des forces et retourner à son travail. Fatiha, bien que toujours inquiète, voit cela d'un bon œil : c'est la preuve pour elle que son mari n'est pas très atteint. Peut-être même qu'elle a eu tort de s'alarmer et qu'il est en bonne santé. Et ces malaises ? Cette maigreur ? De la fatigue sans doute, une fatigue causée par des années ininterrompues de travail… A chaque fois qu'il rentre, elle lui demande s'il a récupéré ses analyses. — Pas encore, dit-il. — Cela commence à faire long… — On m'a averti que ce sera long ! Sa mère et son père l'appellent tous les jours. Eux aussi ils voudraient connaître les résultats des analyses. — Il faut attendre encore, dit Fatiha, découragée. — On n'a jamais vu des analyses mettre autant de temps pour revenir. Ton mari aurait dû aller à l'hôpital où travaille ton cousin… — Cela ne fait rien ! dit la jeune femme. Les analyses ne vont pas tarder et nous serons définitivement fixés ! Un soir, Tahar rentre, abattu. Il est très pâle et a les yeux rougis, comme s'il avait pleuré. — Que s'est-il passé ? demande Fatiha, affolée. Tu as eu un malaise ? — Non, non, la rassure-t-il, juste un peu de fatigue… et de déception aussi ! — De la déception ? dit-elle. A cause de tes analyses ? Il hésite un moment, puis secoue la tête. — Il ne s'agit pas de cela! C'est plutôt une déception professionnelle : une commande importante annulée à la dernière minute. — Ce n'est que cela, dit-elle. Et ton bilan ? Tu ne trouves pas qu'il a trop tardé ? Généralement, c'est plus rapide... — On m'a dit que c'est normal : il y a des cultures à faire… Elle le regarde d'un air méfiant. — Tu es sûr que tu passes au laboratoire ? — Bien sûr ! Il hésite encore un long moment, puis dit : — Je dormirai dans la chambre d'ami, je m'y sentirai mieux. Fatiha trouve la demande étrange, mais elle ne dit rien. (à suivre...)