Résumé de la 2e partie Zahia est de plus en plus intriguée par le couple étrange. A mesure que le temps passe, l?atmosphère semble s?alourdir et Zahia, n?y tenant plus, songe à partir, à fuir, à se retrouver dans la rue. «La porte doit être fermée à clé, et que fera cette femme si je sors sans rien dire ?» Et elle est, de plus en plus gênée et troublée. Quand enfin le plateau est desservi, elle se met à bouger sur sa chaise pour attirer l?attention de Si Merouane. Lui, la tête légèrement baissée, regardant droit devant lui, semble avoir oublié son existence. Soudain, il se met à faire des mimiques faciales qui effraient la jeune fille, et son inquiétude grandit. L?homme soulève et baisse ses larges sourcils touffus au-dessus de ses petits yeux noirs. Puis il fixe avec force un point situé devant lui, comme s?il essayait de se rappeler quelque chose qui lui échappait, très concentré, puis son visage se relâche avant de recommencer. «Je suis entrée dans une maison de fous, se dit Zahia, que la peur commence à gagner. Il faut absolument que je sorte d?ici.» Mais la femme n?est pas revenue et en regardant du côté du salon sombre, Zahia ressent comme une vague menace. «Il faut en finir», se dit-elle en regardant à nouveau l?homme grimaçant. «Je suis venue pour le travail de femme de ménage», dit-elle tout haut, pour briser le silence angoissant dans lequel toute la maison semble plongée. L?homme, sans la regarder, répond d?une voix posée, au timbre raffiné, qui surprend encore plus la jeune fille. «Ce que j?attends de toi, c?est d?abord une parfaite discrétion. Comme pour toutes les maisons, le secret de la mienne doit être préservé? C?est ce que je tiens à te dire? Comment t?appelles-tu ? ? Zahia ! ? Tu as bien compris, Zahia ? Un long silence, ponctué par de nouvelles mimiques, puis il reprend : ? De façon générale, quand on entre dans une maison pour y travailler, il faut savoir rester discret et mériter pleinement la confiance des autres. Aussi, j?exige que tu fasses exactement ce qu?on te demandera, que tu ne mettes pas le nez dans les choses qui ne te regardent pas.» (à suivre...)