Résumé de la 3e partie Si Merouane finit par parler enfin, posant ses conditions à la jeune femme. Piquée par ces paroles débitées d?une voix monocorde comme une récitation, Zahia réplique : ? Je n?ai pas l?habitude de m?occuper des affaires des autres, j?ai des choses plus intéressantes à faire. Puis ramassant son sac, elle se lève pour prendre congé, comme soulagée de trouver un prétexte pour s?éclipser hors de cette maison. La femme apparaît dans l?encoignure de la porte et Zahia, d?un pas résolu, se dirige vers le salon, laissant l?homme la tête baissée, repris par ses étranges grimaces. Sans un mot, elle la raccompagne à la porte et la referme doucement derrière elle. Zahia entend la clé tourner à double tour. C?est avec un grand soulagement qu?elle retrouve la lumière du dehors et rentre chez elle, tournant et retournant ses idées dans son esprit, terriblement impressionnée par ce qu?elle vient de voir. Quand elle raconte à sa mère, paraplégique, l?étrange entretien, cette dernière cligne ses yeux pâles en détournant la tête, incrédule. Puis elle lui dit : ? Tu as toujours ton caractère méfiant. Tu vois des choses étranges là où il n?y en a pas... Cette femme avec son mari? Elle a le droit de porter son or chez elle, non ? Qu?est-ce que ça peut te faire ? ça te dérange ? Tu es allée là-bas pour travailler et rentrer chez toi, pas pour juger ce que font les autres. Du moment que c?est une maison respectable ! Sinon, ils ne l?auraient pas mis dans le journal ! Ce sont des gens bien, riches. Ne t?occupe pas du reste ! Pendant le reste de la journée, la jeune fille reste partagée entre l?avis de sa mère, une brave paysanne au raisonnement positif et simple, et ses propres sentiments qui lui font ressentir comme une menace provenant de la villa où vit le couple étrange. ? Je vais y retourner demain matin, s?ils acceptent que je commence le travail, je resterai un jour ou deux, et je verrai bien? Le lendemain, un peu après neuf heures, Zahia est de nouveau devant la villa jaune. Les volets sur la façade donnant sur la rue sont clos, comme la veille. Après une courte hésitation, elle sonne à nouveau. (à suivre...)