Résumé de la 1re partie Zahia est impressionnée par la tristesse et la sobriété qui se dégagent de la villa de Si Merouane. Mon mari va venir, il est un peu fatigué? mais il se lève et c?est lui qui va parler avec toi. Et sans plus s?occuper d?elle, la maîtresse des lieux disparaît derrière une autre porte qui doit être la cuisine, à en juger par le bruit des ustensiles. Seule à nouveau, Zahia commence à trouver le temps long, et elle va sur la terrasse et s?assied sur une chaise, comme pour fuir cette atmosphère qui commence à lui peser. «Je ne resterai pas longtemps à travailler ici, songe-t-elle. Dès que je trouverai autre chose, je quitterai ces lieux !» Au bout d?un long moment, un homme au pas hésitant, soutenu par sa femme, vient s?asseoir près d?une table, en face de la jeune fille. ? Bonjour ! L?homme, visiblement malade, la regarde à peine. Sa femme dépose devant lui le plateau du petit-déjeuner, bien qu?il soit près de midi. Assise dans son coin, Zahia assiste à un étrange manège. La femme le sert sans un mot, sans presque le regarder, faisant juste les gestes qu?il faut, puis elle reste debout derrière lui, attentive. Lui non plus ne lui parle pas. Il continue à manger lentement en mastiquant avec effort les petites tartines beurrées déposées devant lui. Pas une seule fois, il ne jette un regard à Zahia, et la jeune fille attend, gênée, ne sachant si elle doit engager la conversation ou s?il faut laisser le maître de la maison terminer sa collation. Le long silence est troublé par le bruit des mâchoires et de la petite cuillère dans la tasse. De temps en temps, la belle femme intervient pour verser du café ou ajouter un sucre. Le contraste est frappant entre ces deux êtres, et Zahia, perplexe, ne peut en détacher son regard. Autant l?homme est terne, courbé, visiblement fatigué dans sa robe de chambre grise, le regard baissé, faisant de réels efforts pour manger, autant, debout derrière lui, sa femme, dans sa robe écarlate, semble l?image même de la santé et de la beauté. Zahia remarque, en lui lançant des regards en biais, qu?elle porte des bijoux comme si elle s?était préparée pour une fête. Ses cheveux noirs, relevés en chignon, sont parfaitement coiffés, pas une mèche ne dépasse du savant édifice, rehaussé par une barrette brillante. Comment peut-elle rester habillée ainsi, seule avec son mari, dans cette maison... C?est vraiment une femme étrange. (à suivre...)