Défaillance n L'absence d'un dispositif d'orientation et d'accompagnement au niveau de nos écoles prive cette catégorie du droit à la scolarité. Hormis quelques centaines d'enfants, pris en charge dans les 240 centres spécialisés existants, des milliers, voire des centaines de milliers, représentant cette frange vulnérable de la société, sont tout simplement privés de ce droit élémentaire, pourtant garanti par la Constitution. Ces enfants, en difficulté de mouvement, voient souvent leur inscription refusée par les chefs d'établissement, et ce, malgré la circulaire du ministère de l'Education nationale obligeant l'insertion de ces enfants au même titre que leurs camarades valides. La sonnette d'alarme a été tirée hier par Mme Atika El Mamri, présidente de la Fédération des associations des handicapés moteurs, au Forum d'El Moudjahid auquel ont participé également quelques parents d'enfants «lésés», venus pour témoigner de leurs cas. «Vous avez entendu les parents qui doivent attendre deux à trois ans pour que leurs enfants soient inscrits dans un centre d'adaptation des handicapés moteurs, et d'autres sont contraints de garder leurs enfants à la maison à cause du refus des chefs d'établissement d'accepter leur inscription. C'est injuste», a-t-elle clamé en appelant les pouvoirs publics à faire l'état des lieux et élaborer une stratégie pour prendre en charge ces enfants marginalisés. D'après la conférencière, ces enfants auraient pu poursuivre une scolarité dans une école ordinaire si ces écoles avaient été préparées à les accueillir. Pour ceux qui ont réussi, ajoute-t-elle, à s'insérer au même titre que les autres enfants valides, leur scolarisation n'a abouti qu'à une intégration relative et une marginalisation, au sein même de la classe, qui finit par aboutir après quelques mois à l'exclusion de l'enfant. L'intervenante a expliqué que la mission des centres spécialisés, gérés par le ministère de la Solidarité et la Fédération des associations des handicapés moteurs, est de préparer ces enfants à s'insérer dans les milieux ordinaires (écoles, centres de formation…), et non pas de les isoler de leurs camarades d'une manière permanente. Toutefois, l'insertion exige de mettre les moyens nécessaires pour une prise en charge effective de ces enfants en mettant à leur disposition les équipements adéquats ainsi qu'un personnel, bien formé, pour leur orientation. «Il est intelligent, il suit les cours mais il ne peut pas écrire..», tel est le constat présenté, à chaque fois, par les chefs d'établissement et les enseignants aux parents de ces enfants. Outre cela, les parents d'enfants handicapés ont évoqué d'autres problèmes qui compliquent davantage leur situation, comme le logement familial situé aux étages supérieurs, le problème de transport, et des difficultés financières pour ce qui est de l'obtention d'aides techniques (chaises roulantes pour enfant, matériel pour confort urinaire). Enfin, l'oratrice souhaite que les pouvoirs publics organisent des assises nationales des handicapés en général en vue de prendre en charge cette «problématique» sérieusement.