Résumé de la 169e partie n Martha travaille mais elle continue à rêvasser en lisant des romans à l'eau de rose. Elle a décide d'écrire au courrier du cœur. Elle reçoit une réponse. Martha tourne et retourne la lettre. «c'est bien pour moi, n'est-ce pas ?» Elle relit plusieurs fois l'enveloppe. C'est bien son nom qui y est écrit. «Ce n'est pas une erreur !» elle ouvre l'enveloppe en tremblant. «Il s'appelle Fernandez, Raymond Fernandez…» Elle s'arrête. Fernandez, c'est un nom hispanique… Elle voit déjà un grand garçon brun, aux bras puissants. La lettre est d'une grande courtoisie. Martha apprend, le cœur battant, que c'est un riche homme d'affaires, venu récemment d'Espagne. «Ah, soupire Martha, il est Espagnol !» Elle s'arrête un moment, pour rêver un instant, puis elle reprend sa lecture. Fernandez s'occupe de l'import-export et a tout pour être heureux, mais il est seul : il vit dans un grand appartement où il s'ennuie parce que ne connaissant personne. Alors, il cherche une jeune femme qui accepterait de devenir son amie. «Vous avez dit que vous êtes infirmière, or les infirmières sont d'un grand cœur. Elles soignent toutes les misères du monde et soulagent les peines. J'ai donc hâte de vous lire, je suis sûr de m'entendre avec vous !» Martha est si émue qu'elle éclate en larmes. «Mon Dieu, je veux devenir son amie, je l'aimerai de tout mon cœur, c'est le destin qui m'envoie cet homme !» Raymond Fernandez, qui va devenir le compagnon de Martha, est né en 1914, sur l'île de Hawaï, de parents d'origine espagnole. Son père et sa mère, de braves gens ayant gardé l'apparence de solides paysans méditerranéens, ne sont guère satisfaits par leur fils, garçon malingre et maladif durant une bonne partie de son enfance. En 1932, la famille émigre au Bridgeport, dans le Connecticut. C'est alors que Raymond décide de retourner en Espagne pour travailler dans la ferme d'un oncle. Le cadre de travail lui plaît, c'est pourquoi il décide de se fixer en Europe et d'y vivre. Il se marie avec une femme nommée Encarnacion Robles et fonde un foyer. Raymond n'est plus le garçon malingre d'autrefois : c'est désormais un beau garçon, et il est apprécié dans le village où il vit. Quand la Seconde guerre mondiale éclate, il sert dans la marine marchande espagnole. Mais il est approché par les Anglais de Gibraltar qui veulent l'employer comme agent de renseignement. Il accepte le poste et se rend très utile. Le bureau de sécurité de Gibraltar témoignera en sa faveur en disant qu'il a servi les alliés, s'acquittant de tâches souvent dangereuses. Cependant, Raymond veut retourner en Amérique où il pense trouver du travail et envoyer de l'argent à sa femme et à son fils qui vient de naître. «L'industrie américaine est en plein boom, explique-t-il, il y a beaucoup d'argent à gagner, on ne finit pas d'importer d'Amérique !» (à suivre...)