Résumé de la 48e partie n Mohammed garde les troupeaux des autres le jour. La nuit, il emmène sa vache paître. Cette vache est le seul bien de cet orphelin… Souvent, quand il rentre, Mohammed est fatigué, mais il ne songe pas à se reposer. Sa vache, qui n'est pas sortie de la journée, l'attend. S'il y a à manger, il mange, sinon, il prend l'animal par la longe et s'en va. Il va toujours du côté d'un immense mausolée : l'herbe y est plus grasse peut-être et l'enfant devait aimer aussi ce lieu qui le faisait rêver ! Comme tous les gens des environs, il le connaît bien ce mausolée qui ressemble à une immense ruche. Mohammed, comme tous les jeunes de la région, est intrigué par cette construction gigantesque et souvent il interroge les personnes âgées à son propos. Certains lui disent que c'est le tombeau d'une reine qui vivait il y a bien longtemps dans la région : son époux l'aimait tellement qu'il lui a fait construire, à sa mort, ce tombeau gigantesque. Les gens, bien sûr, ont fini par oublier le nom de cette reine mais la tradition a conservé son souvenir. D'autres personnes écartent systématiquement l'hypothèse de la reine : le tombeau a été construit par des géants pour recevoir la dépouille d'un géant. Autrement comment expliquer sa taille gigantesque ? Il y a aussi la croyance que le mausolée est l'œuvre d'esprits, génies ou fées, qui l'ont construit pour cacher leurs trésors. On croit même connaître le nom de l'une de ces fées qui hante les lieux : H'alula, la bien nommée, dont on entend la voix, les jours de vent, transportée jusqu'aux villages et hameaux de la montagne. Certains affirment même l'avoir vue, toujours par temps de vent ou d'intempéries : elle a comme toutes les fées une forme diaphane, elle est belle comme un cœur, et contrairement aux génies elle n'inspire pas la peur. Quand la mère de Mohammed apprend qu'il va du côté du mausolée, elle s'écrie. — Malheureux, tu ne sais pas que tu t'exposes au danger ! Le jeune garçon la regarde avec curiosité. — Le danger ? personne ne vient de ce côté ! La mère secoue la tête. — Je ne parle pas de bandits… — Alors, de quel danger parles-tu ? — Des djnoun, bien sûr Mohammed sourit. — Je n'ai jamais été inquiété… Mais la mère insiste. — Je ne veux plus que tu ailles du côté de ce tombeau… — Ma vache, elle, aime l'herbe qui y croît — Eh bien, tu l'empêcheras d'aller de ce côté — Mais, maman… — Non, promets-moi de ne pas aller de ce côté. La mère est tout agitée. Elle finit par inquiéter son fils. — Calme-toi, je n'irai plus du côté du tombeau ! (à suivre...)