Anniversaire n Il y a deux ans, durant la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2008, juste à la veille de l'Aïd El-Fitr, des pluies torrentielles causant d'importantes crues avaient transformé cette fête en véritable tragédie. Plus de 40 familles ont été endeuillées et près de 30 000 constructions inondées, dont quelques vestiges historiques et traditionnels relevant de la vallée du M'zab. Des pluies diluviennes à l'origine du débordement des oueds, dont l'Oued M'zab, se sont abattues pendant plus de 48 heures touchant plus de 8 communes dont le chef-lieu de la wilaya. Cette catastrophe naturelle, qui a touché l'une des plus belles villes touristiques du Sud du pays, a emporté de nombreuses vies et constructions et fait pas moins de 50 blessés, ainsi que de nombreux sinistrés, dont certains n'ont à ce jour pas encore été relogés, occupant des chalets. Mais la population de Ghardaïa avec qui nous nous sommes entretenus se dit réconfortée par la cadence des travaux en cours. Mme Aïcha du quartier Mermad nouvelle, qui n'a pas été vraiment touché par les crues, se rappelle cette horrible soirée à la veille de l'Aïd 2008. «Ce sont les voisins de Bab El-Hadad à Mermad qui ont été les plus touchés. Mais nous aussi, nous avons passé une sinistre semaine dans le noir sans gaz ni électricité.» Notre interlocutrice se rappelle que certains voisins applaudissaient, au départ, ces pluies torrentielles qui devaient ne leur amener que du bien. C'est le cas d'el hadja Yamina, qui même en voyant l'eau s'infiltrer chez elle s'adressait aux crues leur disant, tout en agitant l'encensoir de b'khour : «Bienvenue chez nous ! Bienvenue !» Mais quand elle a constaté que ces eaux ne s'arrêtaient pas et montaient à toute vitesse, elle s'est précipitée sur le toit de sa maison pour se réfugier. Selon elle, les autorités ont fait un énorme travail en vue d'un retour à la stabilité des citoyens. Cependant, certaines familles sont toujours dans des chalets dans l'attente de leur relogement. De son côté, le président du bureau local des commerçants de Ghardaïa, Mustapha Siwsiw, a affirmé que certains commerçants sinistrés ne sont pas satisfaits pour ce qui est du remboursement de leurs droits et de l'effacement de leurs dettes. Au niveau de l'oued Ghardaïa, un jeune se rappelle avoir été trop choqué par les crues de Bab El-Oued dont il avait vu les images avec sa famille à la télévision. «Et voilà que je me retrouvais moi aussi en train de vivre ces moments d'horreur. Quelles que soient mes explications, vous ne pouvez pas imaginer ce que nous avons vécu au même titre que nos frères de Bab El-Oued et Triolet.» Un septuagénaire de Metlili, qui était en déplacement ce jour-là, dit souhaiter ne pas revivre ces moments de colère de la nature. «Que l'oued et la nature soient cléments cette année !», souhaite-t-il en levant les mains au ciel. Nous reviendrons en détails sur Ghardaïa qui renoue avec le développement et les projets dans nos prochaines éditions.