Washington a présenté hier des excuses à des centaines de Guatémaltèques infectés par des maladies sexuellement transmissibles, dans le cadre d'une étude menée par le gouvernement américain il y a plus de 60 ans et qualifiée de «crime contre l'humanité» au Guatemala. L'étude, menée de 1946 à 1948 au Guatemala, était «clairement contraire à l'éthique» et «répréhensible», ont déclaré la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, et la ministre de la Santé, Kathleen Sebelius. Environ 1 500 personnes ont participé à cette expérimentation qui avait pour objectif de déterminer si la pénicilline, dont on commençait tout juste à se servir, pouvait être utilisée pour prévenir des maladies sexuellement transmissibles (MST). Les chercheurs avaient choisi comme cobayes des personnes vulnérables, y compris des malades mentaux, et ne les ont informées ni de l'objet de leur recherche ni de ce qui allait leur arriver. Ils les ont encouragés à transmettre des maladies sexuelles et n'ont pas traité ceux d'entre eux qui ont contracté la syphilis. Dans un premier temps, les chercheurs ont inoculé la syphilis ou la blennorragie à des prostituées, les laissant ensuite avoir des rapports sexuels avec des soldats ou des détenus. Dans une deuxième phase, l'approche de la recherche a changé et a consisté à inoculer (ces maladies) directement à des soldats, des prisonniers et des malades mentaux.