Les logements Aadl octroyés à des gens ayant falsifié des documents pour en bénéficier seront récupérés par l'Etat. Une enquête est en cours pour démasquer les tricheurs qui seront expulsés de ces logements. C'est la justice qui tranchera cette question, a déclaré ce matin le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa. De faux nécessiteux ont tiré des profits de ces logements en les louant à d'autres citoyens ! Le ministre de l'Habitat, Nourredine Moussa, reconnaît l'existence de cette pratique frauduleuse et promet de sévir pour démasquer les escrocs et récupérer les biens immobiliers en question. «Malheureusement, aujourd'hui on relève qu'il y a des gens qui ont triché pour bénéficier de logements Aadl. Des couples ont fait de fausses déclarations et ont obtenu deux logements, il y a aussi d'autres situations de fausses déclarations», a-t-il admis. «Nous userons de tous les moyens de droit pour récupérer ce qui peut l'être. C'est la justice qui décidera. Nous agissons par les voies légales pour que l'aide de l'Etat puisse profiter à ceux qui la méritent réellement. Les enquêtes sont en cours depuis le lancement du programme Aadl, nous travaillons pour que les choses soient bien menées», a-t-il déclaré, ce matin, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Le logement Aadl, a-t-il tenu à rappeler, est «destiné aux ménages et non aux personnes». Ces stratagèmes malhonnêtes ont privé les vrais nécessiteux d'accéder à un logement, alors que d'autres en ont tiré des profits sur le dos du Trésor public. «Le logement aidé par l'Etat est donné au citoyen nécessiteux pour son usage personnel. Il n'est pas donné en tant que don à ce citoyen pour en disposer comme il veut, dans le sens où c'est un besoin spécifique», a insisté le ministre, promettant de sévir pour que l'aide de l'Etat ne soit destinée qu'à ceux qui la méritent. M. Moussa a en outre tenu à rassurer les citoyens ayant déjà payé la première tranche, dans le cadre de la même formule. «Tous ceux qui ont payé la première tranche auront leurs logements», a-t-il affirmé. Le nombre de logements construits n'est pas en mesure de satisfaire toute la demande. «Nous avons 183 000 demandes éligibles, pour seulement 25 400 logements. Ce n'est pas par discrimination que certains n'ont pas bénéficié de leurs logements, c'est parce que le programme ne pouvait pas satisfaire toute la demande. Il y a d'autres formules auxquelles les citoyens peuvent s'inscrire», a expliqué le ministre. Concernant les citoyens ayant déposé leurs demandes en 2001 et qui n'ont, jusque-là, reçu aucune réponse, le ministre leur a simplement demandé de patienter. «Il y a des dizaines de milliers d'Algériens qui attendent leurs logements et pas seulement ceux qui ont opté pour la formule Aadl. Espaces communs squattés : la responsabilité des copropriétaires Dans les immeubles, les lieux communs, notamment les caves, les cages d'escaliers ou les terrasses, sont transformés en habitation. Ce phénomène est visible particulièrement dans les grandes villes du pays. Sur cette question, le ministre de l'Habitat a estimé que la récupération de ces biens est la responsabilité exclusive des copropriétaires.«Les copropriétaires doivent s'organiser pour se constituer partie civile, afin de recouvrer leur bien commun. Ils doivent recourir à la justice, c'est la loi qui le dit. L'Etat ne peut être partout et dans tous les immeubles, dans toutes les cages d'escaliers... Ces parties communes appartiennent dans l'indivision à l'ensemble des propriétaires», a-t-il indiqué. Lourdes sanctions contre les promoteurs en cas d'infractions L'avant-projet de loi régissant l'activité de la promotion immobilière, adopté par le Conseil de gouvernement et qui va être incessamment débattu à l'APN, prévoit de lourdes sanctions à l'encontre des promoteurs immobiliers qui enfreignent la réglementation. «Le texte prévoit des sanctions administratives qui vont de la suspension pendant six mois jusqu'au retrait de l'agrément pour un certain type d'infractions. Il y a aussi des sanctions pénales. Un promoteur immobilier qui prend de l'argent sans contrepartie doit être puni. Un promoteur qui prend de l'argent sans être couvert par un contrat entre ce promoteur et l'acquéreur», a souligné, à cet effet, le premier responsable du secteur Nourredine Moussa.