Attribués depuis plusieurs années, pas moins de 584 logements de type location-vente à Alger sont vides et demeurent inoccupés par leurs bénéficiaires. Ces appartements ont été recensés par des bénévoles au niveau de cinq sites de l'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (AADL) dans la capitale. Ces bénévoles ne sont autres que des souscripteurs au programme AADL de 2001. Ils ont réalisé ce travail de fourmi dans l'objectif d'attirer l'attention des pouvoirs publics quant à l'existence de logements vides, alors qu'eux attendent depuis une dizaine d'années un toit. Ils tiennent aussi à attirer l'attention des pouvoirs publics quant à «l'opacité» qui a entouré l'attribution des logements publics. Et pourtant, la loi est impitoyable à ce sujet. Selon l'article 13 de l'arrêté ministériel n°10 publié en 2001, fixant les conditions et modalités de traitement des demandes d'acquisition de logement dans le cadre de la location-vente, il est stipulé que «toute non-occupation se prolongeant au-delà de trois mois après remise des clés peut donner lieu à une remise en cause de la décision de location-vente et à des mesures visant la résiliation du contrat». Une disposition qui suffit à elle-même pour que les autorités publiques décident de sévir à l'encontre des spéculateurs. Le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, avait menacé en 2007 d'engager une enquête pour récupérer les logements inoccupés en saisissant les services de la justice. Les logements de type AADL ont été réalisés sur le budget de l'Etat au profit des salariés algériens n'ayant pas la possibilité d'acquérir des logements promotionnels. Les mises en garde du ministre sont restées lettre morte et les faux bénéficiaires n'ont pas eu à s'inquiéter, continuant à laisser leurs logements fermés, sachant que d'autres sont sous-loués. Les souscripteurs qui ont effectué cette enquête plaident pour des opérations de contrôle inopinées au niveau des différents sites AADL construits à Alger afin de récupérer les biens inoccupés et d'ester en justice les faux bénéficiaires. Il faut savoir que le nombre de souscripteurs au programme AADL éligibles au programme location-vente est au nombre de 900, selon le ministère de l'Habitat. L'AADL avait donné le chiffre de 22 000 souscripteurs. Les postulants demandent au ministère de l'Habitat de recevoir les représentants dûment mandatés afin d'évoquer le cas de ces logements fermés et leur situation d'habitation plus que dramatique. Le département de Noureddine Moussa avait promis de réagir le 11 avril aux doléances des demandeurs de logements publics.