Crises alimentaires, guerres, flambée des prix des produits agroalimentaires, insécurité alimentaire, pauvreté sont entre autres les conséquences de la désertification si l'inaction des Etats et des gouvernements persiste. Les Nations unies tirent la sonnette d'alarme : l'homme doit impérativement agir avant qu'il ne soit trop tard. Quarante et un pour cent des terres dans le monde sont arides, 1/3 de la population mondiale est menacée aujourd'hui par la désertification, ainsi il faudrait impérativement aller vers des actions concrètes et changer la perception sur les zones arides. Parmi les conséquences directes de la désertification, l'aggravation de la crise alimentaire et l'exode massif des populations. «Aujourd'hui, il faut faire comprendre aux Etats, aux gouvernements et à l'opinion publique le prix de l'inaction», a indiqué ce matin, sur les ondes de la Chaîne III, le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification Luc Gnacadja. «Quand on ne fait rien, il y a des risques d'insécurité alimentaire. Il a suffi d'une sécheresse en Russie cette année pour que le prix du blé flambe. L'Organisation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture dit qu'à l'horizon 2030, il faudrait que nous accroissions la production agricole de 50% pour subvenir aux besoins de l'humanité. On n'y parviendra pas si nos ressources sont dégradées. Sur un autre plan, il a indiqué que les crises sont concentrées dans les zones arides. «En 2007, nous avons fait le point et 80% des crises violentes dans le monde ont cours dans les zones arides. Et ce n'est pas un simple hasard. C'est une compétition de plus en plus exacerbée pour avoir un peu plus de terres fertiles, mais aussi plus d'eau, qui alimente ces crises-là», a expliqué M. Gnacadja. «Si on analyse les crises en Afrique, elles sont dues à quoi ? Les populations nomades sont obligées de migrer, car leur pâturage disparaît, quand elle migre vers des zones où il y a parfois des populations sédentarisées qui font de l'agriculture, nous avons des situations de conflits et des crises», a-t-il ajouté. «Chaque dinar et chaque dollar investis nous évitent la dégradation des terres, les crises, les guerres et contribuent dans la réduction de la pauvreté et nous font récupérer certaines terres dégradées, en plus d'améliorer la sécurité alimentaire», a souligné M. Gnacadja. Interrogé sur le constat de l'ONU sur ce phénomène, il a indiqué qu'il est très préoccupant. La sécheresse qui a frappé l'Afrique au milieu des années soixante-dix a montré au monde un désastre humanitaire, et c'est à partir de là que les Nations unies ont annoncé un programme spécifique. Ensuite, lors de la conférence des Nations unies à Rio de Janeiro en 1992, les Africains ont porté la dégradation des terres et la désertification comme une exigence de coopération internationale, ce qui a permis d'avoir cette convention des Nations unies sur la désertification.