L'envolée des prix des aliments sur les marchés internationaux fait peser une menace sur la sécurité alimentaire mondiale, estime hier à Rome, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) rapporte Algérie presse service (APS). L'alerte de la FAO intervient à l'heure où les dirigeants du monde planchaient, à l'ONU, sur les OMD et notamment sur le premier d'entre eux, la lutte contre la pauvreté. La FAO rappelle, à cet égard, qu'elle avait pris les devants fin 2007, déjà, en lançant son Initiative sur la flambée des prix des aliments, «pour répondre aux besoins urgents des personnes les plus vulnérables, confrontées à l'envolée des prix et à des choix difficiles». L'Initiative était censée «tirer la sonnette d'alarme aux grands de ce monde afin qu'ils réalisent l'imminence de la crise. La FAO avait lancé des avertissements dès le mois de juillet de la même année», souligne l'organisation. L'Initiative sur la flambée des prix des aliments s'est rapidement alliée au NEPAD, afin de mettre sur pied une stratégie efficace permettant aux pays africains de faire front contre la hausse des prix des denrées alimentaires, rappelle-t-elle encore. A cet effet, la Banque mondiale, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) se sont tous engagés à agir d'une manière coordonnée contre cette crise, indique l'organisation. C'est ainsi qu'a été créé en 2008, le Cadre global d'action (CGA) qui a mis en place une «stratégie et un plan d'action de portée mondiale» pour faire face à la crise des prix alimentaires. Le CGA a défini les orientations qui doivent permettre à tous les partenaires de conduire dans les pays une action efficace et fondée sur les synergies, qui doit être placée sous la direction des gouvernements nationaux, souligne la FAO. Il s'agissait d'«alléger» les problèmes des consommateurs et producteurs vivriers vulnérables, dans l'immédiat, et à long terme, «renforcer» la capacité de faire front à des crises similaires dans le futur, selon l'organisation. Ainsi, et pour aider les personnes confrontées à la faim, le CGA avait fixé quatre objectifs prioritaires qui consistaient à améliorer et rendre plus accessibles les secours alimentaires d'urgence et les mécanismes de protection sociale et augmenter la production vivrière des petits agriculteurs, en facilitant l'accès aux intrants agricoles coûteux et en améliorant rapidement les infrastructures rurales. Ces objectifs visaient, également, à ajuster en fonction des besoins les politiques portant sur le commerce et les taxes et gérer les retombées macroéconomiques. Pour renforcer à long terme la capacité de faire front à des crises analogues, le CGA avait alors préconisé de développer et rendre plus efficaces les systèmes de protection sociale et promouvoir l'approvisionnement en aliments produits par les petits agriculteurs, améliorer les marchés internationaux des produits alimentaires et parvenir à un consensus international sur les biocarburants, rappelle la FAO. Enfin, l'organisation estime que le «but primordial» du CGA est que l'Objectif du millénaire pour le développement numéro 1 des Nations unies (délivrer l'humanité du drame de l'extrême pauvreté et de la faim) soit atteint malgré la menace de la flambée des prix des aliments. Il y a une dizaine de jours, la FAO et le PAM indiquaient qu'en dépit de l'amélioration «récente et attendue», qui a permis de retomber sous le cap du milliard, le nombre d'affamés dans le monde demeure «inacceptable». Les nouvelles estimations font état de 925 millions de personnes qui continueront à souffrir de «faim chronique» cette année, déplorent ces deux institutions onusiennes. R. E.