L'apprentissage précoce des langues étrangères a toujours porté ses fruits pour l'enfant une fois scolarisé. De nombreuses enquêtes ont révélé que les enfants dont les membres de la famille pratiquent la langue française dans leurs échanges ont un niveau très appréciable à l'école et un meilleur niveau en la matière par rapport aux enfants qui ne la pratiquent pas chez eux. Ces études ont fait ressortir également que le grand avantage lié à l'éducation bilingue est le fait que le jeune enfant est capable d'entendre et de reproduire à l'identique les sons des autres langues inconnus de sa langue maternelle et qu'il n'en sera plus capable à l'âge de dix ans. Si l'enfant apprend très tôt la langue étrangère dans le cadre d'une éducation bilingue, il n'aura donc pas d'accent et il ne connaîtra pas les blocages qui nuisent à l'apprentissage et aura aussi des avantages certains sur les plans intellectuel et de la personnalité. Aussi ces études ont-elles suggéré l'existence d'un avantage sur le plan intellectuel lié au développement du bilinguisme. Par exemple, Peal et Lambert (1962) qui ont comparé, à Montréal, les résultats à des tests d'intelligence verbale et non verbale, d'enfants bilingues français-anglais et d'enfants monolingues, âgés de dix ans, ont constaté une certaine supériorité intellectuelle des bilingues qu'ils attribuent à une grande «flexibilité cognitive» résultant de l'habitude de passer d'un système de symboles à l'autre. Ces avantages cognitifs liés au développement bilingue sont notables au niveau des tâches créatives, des habiletés métalinguistiques et de la créativité verbale.